Monday, May 10, 2010

Un nouveau séisme frappe Haïti : Monsanto

Un nouveau séisme frappe Haïti : Monsanto

Père Jean-Yves Urfié

Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a fait des heureux. La multinationale Monsanto va « offrir » aux paysans haïtiens un cadeau empoisonné : 475 tonnes de semences O.G.M., sans compter leurs engrais et pesticides, qui seront distribués gratuitement par le projet WINNER, soutenu par l’ambassade américaine. On croit rêver.

1. Les Haïtiens savent-ils que c’est Monsanto qui fabriquait le défoliant, dit « agent orange », utilisé par les bombardiers américains pendant la guerre du Vietnam, et qui a empoisonné tant de soldats américains et de civils vietnamiens ?

2. Les Haïtiens savent-ils que ces semences sont rejetées comme dangereuses dans beaucoup de pays ? Elles viennent souvent en kit où les semences sont accompagnées d’un herbicide de Monsanto appelé « Roundup », qui contient du glyphosate. Dans ma Bretagne natale, ce produit chimique est dénoncé comme polluant les nappes phréatiques. Comble d’imposture, Monsanto présente le « Roundup » comme biodégradable. Ce qui lui vaut un procès intenté par le service de répression des fraudes de Lyon.

3. Aux U.S.A., une agence fédérale veille sur les questions d’environnement : l’E.P.A. (Environmental Protection Agency). Or, une ancienne dirigeante de Monsanto, Linda Fischer, vient d’être nommée directrice de l’E.P.A. C’est comme si on mettait une chatte à veiller sur la santé des souris !

4. Monsanto a déjà commencé à distribuer des semences O.G.M. de maïs dans les régions de Gonaïves, Kenscoff, Pétion-Ville, Cabaret, Arcahaie, Croix-des-Bouquets et Mirebalais. Bientôt, il n’y aura plus que des semences Monsanto en Haïti. Adieu l’indépendance agricole ! Au Brésil, Monsanto vient d’investir 550 millions de dollars pour fabriquer sur place son dangereux herbicide Roundup, dans le nord-est de l’Etat de Bahia. Heureusement, ce pays semble résister à la multinationale.

5. Monsanto présente ce « don » aux paysans haïtiens comme une aide généreuse. Mais, pour avoir le droit de resemer après, il faudra payer chaque fois des droits à Monsanto. Signalons que le directeur des opérations en Haïti n’est autre que Jean-Robert Estimé, un ancien ministre des affaires étrangères de Duvalier. Monsanto + Duvalier : un beau duo !

Rennes, le 10 mai 2010, anniversaire de l’abolition de l’esclavage en France

P. Jean-Yves Urfié, spiritain

Ancien professeur de chimie au Collège Saint Martial, Port-au-Prince (Haïti)

(Note from Père Jean-Yves Urfié sent via email, on 13 May: "Je dois honnêtement rectifier ma dénonciation, car d'après un agronome digne de foi, il y aurait eu une offre réelle de 400 tonnes de semences OGM, mais le Ministre Gué, personnellement, a rejeté cette offre.")


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(Réponse)

Haïti: Pas de semences OGM en Haïti !

Le Nouvelliste

12 Mai 2010

(Read the original article here)

Depuis quelque jours, les Organismes génétiquement modifiés (OGM) sont au centre d'une controverse qui n'est ni des plus claires, ni des plus sereines, à la suite d'un don de semences de maïs hybrides offert à l'État haïtien par la multinationale Monsanto. Et cet état de chose a plutôt tendance à s'aggraver au fil du temps avec des informations qui circulent sur le net. Ce qui était au départ un simple débat a pris des allures de polémique. Face aux tensions soulevées par cette affaire, le ministre de l'Agriculture haïtien, Joanas Gué fait le point.

« Nous avons pris toutes les précautions avant d'accepter l'offre de la multinationale Mosanto de faire un don de 475 947 kg de semences de maïs hybride, ainsi que de 2067 kg de semences de légumes. Nous devons aussi mentionner que, en l'absence d'une loi réglementant l'utilisation des Organismes génétiquement modifiés (OGM) en Haïti, je ne peux pas autoriser l'introduction de semences "Roundup ready" ou de toute autre variété transgénétique », a déclaré le ministre de l'Agriculture, Joanas Gué, qui s'exprimait ce mercredi 12 mai 2010, lors d'une conférence de presse.

En effet, le titulaire du ministère de l'Agriculture a dénoncé le sensationnalisme des colporteurs de mensonges qui véhiculent de fausses informations affirmant que l'État haïtien, via le ministère de l"Agriculture, a reçu de la multinationale Monsanto un cadeau empoisonné de semences OGM, qui seront distribuées par le gouvernement haïtien et ses partenaires. Rejetant ces accusations, le ministre Joanas Gué, a fait savoir que le Ministère de l'Agriculture n'a pas reçu de semences OGM.

D'après l'agronome Gué, les hybrides proposés par la Monsanto, notamment le DK 003, le DK 5005 et le DK 1040 sont adaptés aux conditions tropicales et ne sont pas des semences transgéniques. « Haïti n'a pas la capacité de gérer les OGM. Pour pouvoir porter une meilleure surveillance sur les variétés animales et végétales qui rentrent dans le pays, c'est moi qui suis chargé de la signature pour toute introduction de ces produits sur le territoire haïtien », a-t-il renchéri.

Il ajoute que pour redynamiser le secteur agricole, le ministère a lancé au cours de ces trois derniers mois une vaste campagne de production agricole sur plus de 65 000 hectares de terres avec des labourages aux tracteurs, des engrais, des pesticides et un encadrement agricole. Il promet le doublement de la production agricole dans les zones d'intervention , notamment dans la Plaine du Cul-de-sac, à l'Arcahaie, aux Gonaïves et à Kenscoff.

Pour le spécialiste en génétique, Ariel Azaël , les Organismes génétiquement modifiés (OGM) présentent un matériel génétique ou ADN, qui a été modifié d'une manière qui ne peut arriver de façon naturelle. La modification génétique permet à des gènes individuels sélectionnés d'être transférés d'un organisme à un autre, et même entre des espèces n'ayant pas de relations, afin de créer des avantages que l'espèce non modifiée n'a pas, disent les experts. Ce type de méthode est utilisé pour créer des végétaux génétiquement modifiés, qui sont ensuite utilisés pour des cultures comestibles génétiquement modifiées.

Avant de disposer de cette technologie, Ariel Azaël a fait remarquer que pour augmenter les qualités agronomiques des plantes cultivées, les agriculteurs, et les chercheurs en amélioration des plantes utilisaient deux méthodes. Utilisée dès les débuts de l'agriculture, la première méthode était probablement une sélection très empirique : dans un champ, on choisit les plantes qui présentent la meilleure qualité et on s'en sert pour obtenir les semences de la génération suivante.

Depuis le début du 20e siècle, on utilise une méthode plus sophistiquée : production de mutations au hasard avec des agents mutagènes chimiques ou physiques. Il existe des croisements avec d'autres variétés ou espèces voisines pour introduire des gènes intéressants (de résistance aux maladies par exemple). Cette dernière méthode était la plus utilisée jusqu'à ces dernières années. Il s'agit donc bien de créer des plantes génétiquement modifiées, mais avec des méthodes dites « classiques », bien qu'elles ne se contentent pas toujours d'imiter des voies naturelles.

En outre, il faut souligner que dans un article publié dans certains médias en ligne, le père spiritain Jean-Yves Urfié, ancien professeur de chimie au Collège Saint Martial (Port-au-Prince), a fait savoir lundi que le tremblement de terre du 12 janvier 2010 avait fait des heureux, entre autres la multinationale Monsanto.

Se prononçant sur ce don fait par la multinationale Monsanto, le prêtre français se demande perplexe si les Haïtiens savent-ils que c'est Monsanto qui fabriquait le défoliant, dit « agent orange », utilisé par les bombardiers américains pendant la guerre du Vietnam et qui a empoisonné tant de soldats américains et de civils vietnamiens ?

Ce produit chimique est dénoncé comme polluant des nappes phréatiques. Comble d'imposture, Monsanto présente le "Round-up" comme biodégradable, ce qui lui vaut un procès intenté par le service de répression des fraudes de Lyon, affirme encore le prêtre professeur, faisant savoir que la multinationale Monsanto a déjà commencé à distribuer des semences OGM de maïs dans les régions de Gonaïves, Kenscoff, Pétion-Ville, Cabaret, Arcahaie, Croix-des-Bouquets et Mirebalais.

Amos Cincir
mcincir@lenouvelliste.com

1 comment:

Editiquement vôtre said...

It seems that everybody has already forgotten Bhopal, India!
RE:
http://newsjunkiepost.com/2009/08/05/monsanto-dow-making-headlines-for-their-atrocities/