Haïti-Elections
Jacques Edouard Alexis « se déchaine » : « Préval veut garder le pouvoir, des armes ont été distribuées », dénonce-t-il
Le candidat lançait sa campagne sous le signe de la lutte contre le « petit groupe » qui veut tout accaparer
lundi 4 octobre 2010,
Radio Kiskeya
(Read the original article here)
L’ancien premier ministre Jacques Edouard Alexis, candidat à la présidence sous la bannière du parti Mobilisation pour le Progrès d’Haïti (MPH), a inauguré lundi sa campagne électorale à Port-au-Prince par une attaque en règle contre le chef de l’Etat, ses candidats et le « petit groupe » qu’il dit être derrière eux et dont le mobile n’est autre que de garder le pouvoir.
« Je n’ai plus aucun rapport avec le président René Préval », a scandé M. Alexis, ovationné par plusieurs dizaines de supporters, des jeunes pour la plupart. Il a imputé au chef de l’Etat l’intention de tout faire en vue de garder le pouvoir. Au nombre des manœuvres entreprises à cette fin, le candidat a fait état de la distribution d’armes à travers le pays.
« Le président Préval a bouclé son mandat, il doit partir », a encore déclaré M. Alexis sur un ton enflammé. Comme pour paraphraser l’ancien président Jean Bertrand Aristide réfugié en Afrique du Sud qui, dans ses rares interventions, a implicitement qualifié M. Préval de traitre, M. Alexis a dénoncé les traitres et l’ingratitude, terme qu’il a tout de suite traduit en créole (engratitid) pour mieux indiquer ce à quoi il voulait faire référence, la consonnance des deux dernières syllabes du mot référant au sobriquet d’Aristide "Titid". Le chef de l’Etat avait rejeté le choix de M. Alexis au profit de celui de M. Jude Célestin (alors directeur du Centre National des Equipements, CNE) pour représenter la plateforme officielle INITE (Unité) à l’élection présidentielle.
L’ancien premier ministre s’est engagé à lutter contre le « petit groupe » qui cherche à tout accaparer, tout en reconnaissant que les choses ne seront pas faciles.
Il a aussi préconisé l’art de ne plus négocier « tête baissée » et de retrouver la fierté qui caractérisait l’haïtien, se référant implicitement à la toute puissance de l’étranger actuellement sur le terrain.
Evoquant l’année scolaire dont l’ouverture coïncidait avec le lancement de sa campagne électorale, M. Alexis qui a été ministre de l’éducation nationale puis deux fois premier ministre, s’est engagé à doubler le budget de l’éducation s’il accède à la présidence.
Il a également promis de tout entreprendre en vue de favoriser l’afflux d’investissements directs en Haïti.
Le candidat à la présidence du MPH a enfin lancé un appel à la mobilisation pour éviter la manipulation des résultats des élections.
Outre les partisans chauffés à blanc, dont l’épouse du candidat Mme Fédérika Alexis, on pouvait remarquer dans l’entourage de M. Alexis le président du MPH, Samir Mourra, et l’ancien vice-président du Conseil Electoral Provisoire (CEP), Rodol Pierre, qui avait dénoncé, jusqu’à devoir abandonner son poste, les graves irrégularités dont l’organisme électoral s’était rendu coupable dans l’Artibonite et le Sud, lors des dernières élections pour le renouvellement du tiers du Sénat. [jmd/Radio Kiskeya]
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