Haïti-Séisme-Décès
In Memoriam : Les disparus du 12 janvier
Liste actualisée des nombreux responsables et personnalités d’horizons divers emportés par le monstre
mercredi 3 février 2010,
Radio Kiskeya
(Read the original article here)
Voici une nouvelle liste partielle de certains des nombreux dirigeants politiques, intellectuels, universitaires, parlementaires, fonctionnaires de l’Etat, leaders religieux, responsables onusiens, professionnels et militants brutalement emportés par l’horreur du 12 janvier. Ils ont pratiquement laissé un vide en ressources humaines qualifiées impossible à combler et un déficit majeur pour Haïti déjà à bout de souffle avant le tremblement de terre.
. Professseur Hubert Deronceray, 77 ans, tué en compagnie de sa sœur à Christ-Roi (nord-est de Port-au-Prince), l’un des quartiers les plus ravagés. Leader du Grand front centre-droit (GFCD), ex-candidat à la présidence et docteur en sociologie, il fut notamment ministre des affaires sociales sous Jean-Claude Duvalier (1971-1986).
. Professeur Micha Gaillard, l’un des dirigeants de la Fusion des sociaux-démocrates, décédé peu après avoir été victime de graves blessures dans l’effondrement du ministère de la justice où il participait à une réunion. Fils de l’historien Roger Gaillard et professeur à l’université, Micha était un militant impénitent caractérisé par sa jovialité, sa tolérance, une grande ouverture d’esprit et même une bonhomie qui frisait la naïveté.
. Alix Auguste, coordonnateur général du parti UCADDE. Une nouvelle figure qui commençait à peine à faire ses premiers pas sur la scène politique.
. Professeur Pierre Vernet, mort en même temps qu’au moins une centaine d’enseignants et étudiants de la Faculté de linguistique appliquée (FLA), l’une des onze entités de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) transformée en quelques secondes en une montagne de gravats.
Véritable autorité dans le domaine des sciences du langage en Haïti où il a fondé (en 1978) et dirigé pendant plus de 30 ans la Faculté de linguistique appliquée tout en assurant une promotion courageuse du créole, Vernet était notamment membre du Centre de la recherche scientifique (CNRS), en France.
Membre du conseil de l’université et militant discret de la cause démocratique, Pierre s’est brutalement séparé de son épouse et de leurs deux enfants.
. Wesner Mérant, vice-doyen de la FLA et ancien collaborateur de Radio Kiskeya
. Yves Alvarez, membre du corps professoral de la FLA
. Professeur Georges Anglade, célèbre géographe et l’un des rares théoriciens haïtiens. L’écrivain, universitaire et chroniqueur est mort dans l’effondrement de la maison de Philippe Rouzier. Les deux hommes avaient épousé chacun une sœur.
Anglade fut ministre des travaux publics sous Lavalas, première version.
. Mireille Neptune Anglade, écrivain et épouse du disparu. Elle dirigeait ces derniers mois une organisation féminine Lig Pouvwa Fanm (LIPOUFANM).
. Philippe Charles Claude Rouzier, ex-économiste en chef du bureau du Programme des Nations Unies pour le développement en Haïti (PNUD). Il était attaché depuis un certain temps au bureau des affaires civiles de la MINUSTAH.
Rouzier est mort en compagnie du couple Anglade et du jeune Olivier Neptune, petit-fils de feu le journaliste Jean Dominique.
. Professeur Serge Petit-Frère, universitaire et pédagogue très respecté
. Mgr Joseph Serge Miot, 63 ans, archevêque coadjuteur de Port-au-Prince. Le prélat a péri en compagnie de plusieurs autres personnes à la suite de l’écroulement de l’archevêché.
De nombreux autres religieux, prêtres, frères et sœurs appartenant à différentes congrégations n’ont pas non plus survécu à la catastrophe.
. Me Roc Cadet, 46 ans, doyen du tribunal civil de Port-au-Prince.
. Jean-Claude Rigueur, juge d’instruction, natif de Fond des Nègres (sud).
Les deux magistrats se trouvaient parmi la trentaine de victimes de l’effondrement du Palais de justice de la capitale.
. Jacques Jean Wilbert, Sénateur sortant du Plateau Central (centre), Elu en 2006 sous la bannière de la plateforme d’alors du Président Préval "Lespwa", le parlementaire figurait sur la liste des candidats de la nouvelle coalition présidentielle "Inite" aux sénatoriales partielles de février-mars, reportées sine die.
. Louis Michelet, Sénateur sortant de l’Artibonite (nord). Il avait été élu pour seulement quelques mois sous le label "indépendant" lors des législatives controversées du 21 juin 2009.
Les deux élus sont morts sous les décombres du Palais Législatif désormais totalement en ruine.
. Jean Frantz Richard et Murray Lustin Junior, respectivement directeur général et directeur des opérations de la Direction générale des impôts (DGI)
. Nicole Grégoire, responsable des affaires dominicaines à la chancellerie.
. Patrick Isidor, beau-frère de Nicole, chef du cabinet particulier de la ministre des affaires étrangères, Marie-Michèle Rey.
. Pierre Richard Jean-Pierre, chef de cabinet de la ministre de la culture et de la communication, Marie-Laurence Jocelyn Lassègue. Il était aussi l’animateur à la télévision de l’émission littéraire "Absolument livre".
. Hédi Annabi, représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et, à ce titre, chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH). De nationalité tunisienne, il était un fin diplomate et reconnu comme l’un des plus grands spécialistes onusiens en matière d’opération de maintien de la paix à travers le monde.
Un hommage appuyé lui a été rendu lors de ses émouvantes funérailles célébrées le 22 janvier à Tunis.
. Luis Carlos da Costa, brésilien et chef adjoint de la MINUSTAH. Le Président brésilien Luiz Inàcio Lula da Silva a rendu hommage au disparu et à une vingtaine de casques bleus brésiliens qui avaient également péri.
. Riquet Michel, présentateur des émissions radiophoniques de la MINUSTAH et ancien journaliste à Radio Métropole, une station privée de Port-au-Prince.
Une centaine de militaires, policiers et employés civils de la force onusienne ont disparu dans l’effondrement du QG de la mission (Hôtel Christopher). Parmi eux, Riquet Michel, membre de la section communication et ancien journaliste à Radio Métropole, une station privée de Port-au-Prince.
. Myriam Merlet, 53 ans, économiste de fornmation, féministe et militante convaincue, décédée à son domicile. Grâce à une production intellectuelle de premier ordre axée sur l’équité de genre, elle a énormément contribué à la lutte menée, ces dernières années, en faveur de l’émancipation des femmes et a été chef de cabinet de la ministre à la condition féminine et aux droits de la femme.
. Magalie Marcelin, féministe versée surtout dans un activisme jugé souvent audacieux et sans concession. Elle était l’une des dirigeantes de l’organisation Kay Fanm.
Celle qui se révéla au public pour sa prestation de jeune actrice dans "Anita", un film du cinéaste haïtien Rassoul Labuchin, réalisé en 1979, laisse sa fille unique, Maïlé.
. Anne-Marie Coriolan, militante sociale et féministe discrète, mais qui s’efforçait d’atteindre une rigueur intellectuelle certaine dans ses démarches et interventions.
Membre fondatrice de l’orgabnisation féministe Solidarite fanm ayisyen (SOFA) et diplomée en sciences du langage (Faculté de linguistique appliquée d’Haïti + cours à distance dans une université française), Anne-Marie était mère de deux enfants.
Elle est partie tragiquement, comme son frère Fred Coriolan mort électrocuté le 26 avril 1986 lors d’une manifestation anti-duvaliériste devant le sinistre Fort-Dimanche qui s’était terminée dans le sang.
. Ginna Porcena, directrice de l’institut national géospatial (INGS). Cette jeune femme très dynamique, ancienne journaliste à Radio Galaxie et Tropic FM, deux stations privées de Port-au-Prince, était devenue l’une des valeurs sûres de la fonction publique haïtienne. Ironie du sort, Gina faisait partie d’une task force scientifique à l’état embryonnaire qui visait à doter Haïti de stations sismologiques capables de relever les données essentielles sur les mouvements géologiques à l’origine des tremblements de terre.
Carlo Lochard, ancien directeur départemental de l’Ouest de la Police Nationale (DDO) et candidat à la Députation dans la deuxième circonscription de Port-au-Prince sous la bannière du parti Konbit de Claire-Lydie Parent, la mairesse de Pétion-Ville.
Plusieurs membres de sa famille ont également disparu.
. Moïse Chérubin, avocat et fonctionnaire du ministère de la justice. Frère du militant bien connu Jean-Claude Chérubin, il fut dans le temps un collaborateur bénévole de Radio Kiskeya à l’occasion de la couverture d’événements sportifs internationaux comme la Coupe du monde de football.
. Pierre-Richard Perraut, directeur de vente à la Auto PLaza, concessionnaire de véhicules asiatiques. L’entreprise est la propriété du Dr Réginald Boulos, actuel président de la chambre de commerce et d’industrie d’Haïti (CCIH).
Connu et très apprécié pour son affabilité, Pierre-Richard était un modeste citoyen qui, comme beaucoup d’autres, rêvait d’un véritable changement social en Haïti.
. Garry St-Germain, ex-cadre de la mairie de Port-au-Prince et président-fondateur de la JAMA, une fondation qui tentait de proposer une alternative en matière d’offre culturelle à travers les journées annuelles de l’art, de la mode et de l’artisanat.
. Guercy Antoine, spécialiste des questions haïtiano-dominicaines et professeur à l’université. Décédé à son domicile.
. Me Jean Rosier Descarde, anthropolgue et professeur à l’université, décédé sous les décombres du Caribbean Supermarket.
. Yolène Lhérisson, professeure à la faculté des sciences de l’Université d’Etat d’Haïti.
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