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Sunday, October 14, 2012

Hommage a Préfète Duffaut

Hommage a  Préfète Duffaut

Dr Frantz Large

Tous ceux qui se rendent a la ville de Jacmel connaissent cet endroit précis de le route ou,  tel un flash  leur est donnée une première vue du lieu ou ils se  rendent : Jacmel.

Oui  c’est bien cela, un flash. Baignés de  soleil, les collines, les pâtés de maison, et, bien évidemment ce qui baigne tout, ce qui explique tout : la Mer

«  Un peuple prisonnier de la mer » disait Barthes au sujet de l’Iphigénie de Racine.

A Jacmel, la ville natale de Préfète, tout est prisonnier de la Mer : on l’entend gronder la nuit, lorsque tos les autres bruits se sont tus. C’est d’elle que vient la vie, mais c’est d’elle également que peut venir la mort.

Les figures architecturales de la Mer, aussi impressionnantes que fugaces, auront laissé peut être leur empreinte a la ville, traversée d’invraisemblables rues en escaliers, s’efforçant par deux bras de ceinturer la mer, et ne réussissant qu’a rendre cette dernière encore plus bouillonnante, encore pus incontrôlable.

Tout dans la vie du peintre jacmeilien Préfète Duffaut, gravite autour de la mer.

Il vient comme moi de Cyvadier,  ou l’air est saturé du sel de la mer, et ou un escalier  construit par mon oncle Felder  Large ( parrain du mariage de l’artiste ) permet  d’avoir accès  a la mer toute proche. C’est d’ailleurs l’un des fils de Felder , Michel, qui  , aux dires de Préfète, lui  aura donné, tout petit , sa première leçon de dessin.

Il a perdu  sa mère très tôt. Comme tout le monde à Cyvadier vit de la mer, on lui a appris à faire des  bateaux. 

L’expérience aidant, le groupe dont il fait partie reçoit davantage de commandes, et  il se retrouve, par la force des choses , à l’ ile de la Gonâve pour satisfaire à l’une d’ elles.

Et c’est la que l’histoire commence

L’histoire ou la Légende ? Qu’’est ce qui est l’un et qu’est ce qui  est l’autre ?

Apres tout qu’importe ?

Un soir  à l’ile de la  Gonâve, une belle dame lui est apparue, et lui a demandé de lui peindre un autel à son Eglise.

Oui….il sait peindre.  S’est il souvenu des leçons de Michel ? Sont-ce les illustrations qu’il  trouve dans les livres ? La vérité est qu’il passe tous les moments de liberté que lui laisse  la construction des tableaux à  couvrir de dessins ses  cahiers.  Ceux qu’il trouve  bien, il les colle sur les murs de sa cahute.

Oui il sait peindre, et à la Belle Dame il  peindra son autel.  Lors  de mon dernier voyage pour une journée de consultations a l’Anse a Galets, je l’ai cherché cet autel.  Je promets de le faire avec plus d’attention la prochaine fois.

Préfète  a répondu sans  arrière pensée à la demande de la  Belle dame, mais celle-ci n’oubliera pas ce geste.

A son  retour a Cyvadier, Préfète apprendra que des étrangers lui ont acheté ses petits dessins. 

A coté des billets , il y a une  enveloppe avec  la dedans une adresse à  PAP : le Centre d’Art.

On  est en 1944 : Préfète vient d’avoir 21 ans.

La fantastique aventure vient juste de débuter.

Deux théories s’affrontent alors au Centre d’Art,  une école d’art fondée par Dewitt Peters , un objecteur de conscience d’origine hollandaise envoyé par le gouvernement américain pour apprendre la peinture aux haïtiens

D’abord la thèse originale de Dewitt , qui  semble être celle d’artistes haïtiens comme Maurice Borno : apprendre aux haïtiens intéressés aux  arts plastiques à discipliner leur talent a l’intérieur des limites rigides de l’art classique.

Et puis , il y a la thèse de Selden Rodman, vice président du Centre d’Art : n’imposer aucune limite à l’imagination des artistes, leur fournir  uniquement les voies et moyens de s’exprimer totalement.
Bien heureusement c’est a Selden  Rodman que va être confié le soin de la décoration des murs de Cathédrale Sainte Trinité.

Pourquoi les murs de l’église épiscopale ? A ce  que m’a rapporté Selden Rodman, on aurait eu d’abord  le projet de décorer les murs de la cathédrale de PAP. L’idée- qui aura constitué toute sa vie l’obsession de Selden Rodman- était d’avoir un nouveau Rinascimento , de  faire de  la cathédrale de PAP l’équivalent de la Santa Maria della Rovere de Florence, des Obin Benoit Bazile Duffaut les nouveaux Giotto della  Francesca, Ghirlandajo et Botticelli.

Ceci dit le père Froisset ne l’entendait pas de cette oreille ; que voulez vous mettre sur les murs de ma cathédrale ?   Vociféra ce prélat  que les signes avant coureurs de Vatican 2 n’avaient en apparence pas effleuré.

On  se tourna vers l’église anglicane dont l’évêque  Voegeli accueillit l’idée avec enthousiasme.

Se mirent alors au travail des hommes qu’on se serait davantage attendu à voir décharger des sacs de marchandise qu’à manier des pinceaux.  Ces noms se sont déjà imposés parmi les grands noms de l’art mondial : Obin Bazile Benoit Bigaud, Leveque, Jasmin Joseph.

Parmi eux un jacmelien de 21 ans : Préfète Duffaut.

Préfète va avoir deux commandes :  la  Tentation du Christ et la Procession de la Croix.

Ces deux fresques, peintes avec du jaune d’œuf comme liant, et qui se trouvent Dieu seul sait  dans  quel état actuellement ne vont pas seulement constituer deux chefs  d’œuvre

Elles vont  complètement révolutionner l’écriture picturale

Prenons d’abord la  Tentation du Christ.

Jouant sur les contraintes de l’ouverture de la  fenêtre, Duffaut va avoir  l’idée géniale de dresser l’une en face de l’autre les deux tours de la Cathédrale de sa ville de Jacmel.

Au dessus de chacune des tours, les deux forces  primordiales de la création : jésus et Satan
Jésus est vêtu  de la robe rouge d’Ogoun le dieu de la guerre. Le diable est en noir, les murs de là cathédrale en blanc,  les couleurs sont d’une formidable intensité , en diapason avec celle du  drame qui se joue, oui d’une intensité insoutenable , même lorsqu’on les compare  à celles de l’autre jacmélien  de Sainte Trinité, Castera Bazille.

Mais il y  a plus : sur les murs de la cathédrale se trouvent des symboles étranges , issus d’on ne sait quel grimoire de  conjurations : araignées , images d’embarcation d’autres carrément indefinisssslbes.
Jamais  l’imagination ne s’était libérée avec  une telle puissance. 

Sur le mur d’en  face une autre composition de Duffaut : la Procession de la Croix. La  seule composition qui de prés ou de loin me rappelle l’œuvre de  Duffaut  est  « L’Entrée du Christ à  Bruxelles » d’Ensor.

Mais cette toile que Duffaut n’a évidemment pu avoir sous les yeux est loin d’avoir la puissance de celle du peintre jacmélien :

Cette dernière, même lorsqu’on l a  compare aux autres  œuvres de la Cathédrale Sainte Trinite, s’inscrit dans une logique de rupture.

Elle est la seule ou  aucune  mention n’est faite du sujet :  dans  la pièce en question,  il n’est,  du Christ  et de son supplice,  pas une trace

Il y a par contre autre chose,   quelque chose de puissant ,  quelque chose  qui  explique  tout :

La Route.

La route  qui se tourne et qui se  retourne 

Sur la route les promeneurs et de chaque  cote de la route, les points ou l’on s’arrête pour des motifs divers : il ya des boutiques  le bureau de police, le télégraphe.

Et puis la route s’élève, et s’élève et s’approche du ciel. Au dessus , pour tous ceux qui connaissent ma ville , il y  a le cimetière de Jacmel

Et de ce cimetière une vue de ce qui ceinture et  qui explique  notre ville : la mer.

Avec cette œuvre, un constructeur d’embarcations agrandit la thématique des arts plastiques d’un  nouveau titre : celui des villes imaginaires

Oh oui ces villes : on les a vues et revues et encore vues

Elles prennent corps  dans notre âme comme les murs de la Citadelle prennent corps  dans notre sol, comme la voix prenante de ti Paris et le tambour d'Azor pr4nnent corps dans nos tripes.

Elles sont bien sur, comme on l’a dit  sa ville , c'est-à-dire ma ville, Jacmel imprévisible Jacmel de tous les héroïsmes et de toues les douleurs, Jacmel a chaque instant ouvert sur la mer, mais elles sont également notre vie.

Parce que dans ces constructions qui  défient les lois de l’équilibre, dans ces routes sans début  ni fin, ces routes qui serpentent  a l’infini,  réveil de Damballah- Kundalini ou préfiguration du spiralisme que Franketienne nous donne comme la réponse dialectique a l’affrontement entre la ligne et le cercle, entre la progression et le statisme,  a travers cette route qui ne s’arrête jamais, c’est nous , c’est notre Destinée qui  est représentée dans un instantané saisissant de nos multiples moi, c’est l’expression saisissante de l’aphorisme de Patanjali : tout arrive en même  temps,  c’est la traque impitoyable de l’Etre a  travers ses catégories identitaires,  et puis…

Et puis enfin,  et  puis surtout, c’est la mise a nu, en nous , d’une puissance inimaginable de rêve et de tendresse.

Il aura fallu attendre Jacques Derrida et les post structuralistes pour nous entendre dire ce qu’ ici nous savions  depuis longtemps :  que l’œuvre d’art dessine le spectateur.

C’est  vrai.

En nous laissant capter par le  recourbement infini de ces rues et de ces ruelles, par l’éclat  de la mer et la pureté immaculée du ciel, c’est un nouveau moi qui se découvre un moi plus en phase avec ce qui l’entoure, un moi  plus libre et plus serein.

Ne nous y laissons pas tromper : si les  constructions de Duffaut défient toutes les lois physiques, si la mer par moments  semble plus haute que la terre et rejoint le ciel, à  aucun moment tout cela ne nous choque.

C’est que  celui qui savait construire des embarcations capables de  résister a la fureur des flots sait comment mettre à jour d’autres embarcations, qui  naviguent dans les méandres du  rêve avec la même assurance que les autres  se frayaient un chemin au sein  des ouragans

C’est que – par delà l’apparente anarchie de la composition- il  y a tout un jeu subtil d’équilibres, un maniement instinctif de la perspective  chromatique qui s’opposant a la perspective linéaire emprisonne tout dans un espace fictif sans rapport avec l’espace réel, ( il s’agit de l’espace haïtien dont le Dr Lerebours a si heureusement dit la spécificité )  il y a , grâce au mouvement de la route , une multiplication des points de fuite, une superposition d’espaces , tout cela débouchant  par le jeu d’audaces a la fois graphiques et chromatiques , a la mise en place de l’ un  des univers les plus achevés de la peinture  moderne

Cet univers, et le message qu’il porte : un message d’affranchissement de purification, sont l’un des legs les plus merveilleux qu’un  artiste ait pu faire a son pays, et que notre pays au sein  d’autres merveilles ait pu faire a l’Humanité

C’est pourquoi  a cet homme a ce concitadin que j’ai connu  toute mon existence, avec qui je travaille depuis quarante ans, avec lequel j’aurai réalisé une vingtaine d’interviews, je dis aujourd’hui ;

Dors de ton dernier sommeil, mon ami, mon frère, et en quelque sorte mon moi.

Dans un pays ravagé et  humilié, entre droit dans l’histoire avec rayonnant autour de ta personne  l’éclat resplendissant  qui est celui de nos plus  grands  héros. 

C’est désormais dans tout  ce qui nous reste de toi : ton œuvre, qu’il nous faudra rechercher ce qui m’attirait le plus en toi :  ce sourire de triomphe ce sourire merveilleux que seuls arborent les vainqueurs que seuls  arborent les gagnants

Ton corps s’est peut  être éteint un triste 6 octobre, mais nous savons tous que ,  tant qu’il y  aura des âmes pour rêver et des cœurs pour contempler, subsistera quelque chose  qu’aucune hémorragie cérébrale ne saurait éteindre :

La palpitation immense de ton art et de ton génie

Ce 12 octobre 2012-

Dr Frantz Large

Membre de ‘association internationale des critiques d’art

Vice président de l’Association Haïtienne  en Histoire de l’Art et  en Esthétique.

Wednesday, March 24, 2010

Mort de Wilson Bigaud, l’un des derniers géants de la peinture haïtienne

(This man was one of Haiti's greatest painters, worth 100 of the so-called "artists" I see exhibited in most galleries here in the United States. MD)

Haïti-Peinture-Décès

Mort de Wilson Bigaud, l’un des derniers géants de la peinture haïtienne

Le créateur, qui jouissait d’une cote internationale élevée, laisse derrière lui une oeuvre monumentale

mardi 23 mars 2010,

Radio Kiskeya

(Read the original article here)

Le célèbre artiste Wilson Bigaud, 85 ans, l’un des maîtres de la peinture haïtienne, est décédé des suites d’un malaise lundi aux premières heures dans sa résidence de Vialet, une section communale de Petit-Goâve (68 km au sud-ouest de Port-au-Prince), a appris Radio Kiskeya auprès de la famille du disparu.

Opéré des yeux et souffrant d’hémorroïdes, Bigaud avait du cesser de peindre depuis l’été dernier, a confié son fils Bichara dans les bras duquel il s’est éteint.

Auteur d’une œuvre colossale dispersée aux quatre coins de la planète, le créateur était dans la fleur de l’âge et à peine remis d’une maladie l’ayant mentalement affecté lorsqu’il avait définitivement abandonné son Port-au-Prince natal pour s’installer à Petit-Goâve.

Dans la tranquille localité de Vialet, il a passé les 55 dernières années de sa vie.

Wilson Bigaud était l’un des derniers survivants de l’exaltante expérience de création artistique du Centre d’Art, fondé en 1944 par l’américain Dewitt Peters, principal artisan de la formation et de l’émergence des premiers grands plasticiens haïtiens.

Coloriste et dessinateur de grand talent, Bigaud avait usé de sa touche unique et d’un vrai sens de l’observation pour devenir au fil du temps le peintre du quotidien de la vie provinciale prise dans ses divers contours et déclinaisons.

Porteurs d’une charge de psychologie sociale et d’une simplicité maintes fois renouvelée, les personnages des toiles du disparu sont, à travers leurs yeux globuleux, leurs costumes originaux et l’élégance des gestes, l’archétype d’une civilisation et l’expression d’une esthétique identitaire.

Un foisonnemment de mouvements et d’images qui donne sa densité à une forme de vie communautaire aujourd’hui en voie de disparition.

Le nom de Wilson Bigaud restera pour toujours intimement associé à la cathédrale de Sainte-Trinité, à Port-au-Prince. Avec d’illustres contemporains comme Castera Bazile et Rigaud Benoît, il réalisa, en effet, les célèbres fresques murales de l’église anglicane détruite par le séisme du 12 janvier dernier.

Avec le départ de l’artiste, la peinture haïtienne perd l’un de ses plus grands représentants alors qu’elle était déjà orpheline d’autres grosses pointures internationalement connues. André Pierre, Gesner Armand, Néhémy Jean, Louisiane St-Fleurant et Alix Roy (victime du tremblement de terre) sont notamment décédés ces dernières années.

La date des funérailles de Wilson Bigaud doit être annoncée ultérieurement. spp/Radio Kiskeya

Friday, July 20, 2007

An older, art-related Haiti piece

Monday July 29 2002, 7:51 PM

Haitian artists find viewers and buyers online

By Michael Deibert

(Read the original here)

PORT-AU-PRINCE, Haiti (Reuters) - In a sweltering room in downtown Port-au-Prince, Haitian painter Etzer Pierre unrolls a canvas showing computer screens separated by a rainbow ascending into a five-pointed voodoo symbol.

"It's a marriage between modernity and tradition, you might say," he says. "Elements of mystery and the world trying to co-exist together."

He might be speaking of Haitian art's forays into cyberspace.

Haiti's painters, sculptures, metal workers and sequined "voodoo" flag artisans -- famed in the Caribbean, but traditionally rather isolated -- are starting to see the power of the Internet in finding exposure and markets for their works.

Whereas Haitian art previously relied largely on word of mouth among collectors and aficionados, the Internet has allowed for more direct marketing from Haiti, a Caribbean nation of eight million which is the poorest country in the Americas.

ArtMedia Haiti, an online gallery (www.artmediahaiti.com) based in the airy Port-au-Prince suburb of Petionville, specializes in shipping works by Haitian artists to a worldwide audience.

The creation of Lori Manuel Steed -- the daughter of Haitian artist Michele Manuel-- and American expatriate Birgit Coles, ArtMedia has helped bring modern Haitian painters like Frantz Zephirin and Pascale Monin, as well as more traditional artists, to a wide audience.

One of several relatively new online windows to Haitian art, such as the Pittsburgh-based Galerie Macondo (www.artshaitian.com) or MedaliaArt (www.medalia.net), which operates out of East Setauket, Long Island, ArtMedia has met with impressive success.

"We've been online for nearly a year and the numbers of people visiting has been amazing," says Steed. "At the moment, we have 10,000 subscribers to our newsletter."

"We've shipped pretty much all over the world, but we've been especially strong in North America, Mexico and Europe," adds Coles.

A painter herself, who was initially encouraged by Haitian gallery owner and former jazz musician Issa El Saieh of Galerie Issa, Steed says Haitian artists have been quick to grasp the potential of selling online.

"Our financial relationships with the artists vary, depending on who they are and where they are in their career," she says. "But many artists have a set price for their piece and will simply ask us to put it out on the Web."

IN TOUCH WITH THE WORLD

The painters seem to agree.

"The Internet is a kind of global village where anyone in different areas of the world can be in touch very fast," says painter Jhomson Vidho Lorville, a young Haitian painter who sells his art via his Web site, http://www.vidholorville.com/.

"It's made a huge difference for exposing the art in terms of a country like Haiti, where communications are very poor," Lorville says.

"Young Haitian artists are trying different things, and being exposed to different influences than in the past. And whatever Internet or world market there is, I think there's a place for everyone."

Lorville's work, and that of other young artists such as Etzer Pierre and painters working out of the National School of Arts, is often characterized by exaggerated, almost caricature-like depiction of facial features and scale, reminiscent of the graffiti murals one sees in Brooklyn, New York.

In one painting, "Figi Beton," Lorville depicts a "chimere" -- Haitian slang for paid political rabble rouser -- gazing at the world from behind mirrored sunglasses, a bandanna wrapped around a huge head that takes up nearly the entire canvas. There are burning tires in the background.

Steed said such paintings belonged in a new realist movement that began with Stevenson Magloire, who was killed during Haiti' brutal military government of 1991-94, and produced work with harsh and angry imagery and colors. The work contrasted with that of painters like his mother, Louisianne St.-Fleurant, who helped found the famous "Saint-Soleil" school of lyrical, voodoo-influenced Haitian painting three decades earlier.

Haitian art, which started coming into its own in the first half of the 20th century, has developed into one of the most diverse in the Caribbean, encompassing everything from formal portraits and scenes of peasant life to images of voodoo deities and sophisticated political commentary.

There is a hope that its appearance on the Internet will help Haitian art attract the appreciation and serious critical discussion that many believe it deserves.

"I would love to see more serious art critics interested, in an academic way, in Haitian art," says Dr. Frantz Large, a Haitian ophthalmologist and member of the French-language International Association of Art Critics.

"The art of the voodoo temple, for example, has some very explosive qualities which we today consider in some ways to be ultra-modern."

"Jackson Pollock and his shamanistic splatter painting," says Large, who delivered the eulogy at Stevenson Magloire's funeral. "And the voodoo priest going into a trance creating a veve (five-pointed symbol) on the temple floor are not, after all, that far removed."