Port-au-Prince, le 21 juillet 2009
Objet : Réponse du Conseil Electoral Provisoire à la lettre ouverte du Vice-président, Monsieur Rodol Pierre en date du 20 juillet 2009.
Monsieur le Vice-président,
Le Conseil Electoral Provisoire, dans son intégration - exception faite de l’auteur de la correspondance citée en objet, vous-même, M. Rodol Pierre - exprime sa stupéfaction et son indignation face à la lettre affligeante et insultante que vous avez adressée au Président de l’Institution, Monsieur Frantz Gérard VERRET.
Le Conseil Electoral Provisoire estime que vos offenses au Président VERRET atteignent, en fait, tous les Conseillers solidairement responsables du fonctionnement de l’Institution électorale, d’autant plus que vous êtes et demeurez le seul dissident face aux résultats des Sénatoriales de 2009 publiés en toute probité sur rapport du Centre de Tabulation et de Vote et à partir des jugements prononcés par les Organes contentieux qui ont eu à siéger en toute autonomie pour traiter les contestation déposées au greffe du CEP, selon le prescrit de la Loi Electorale de juillet 2008. On tiendra, pour l’histoire, que vous faisiez partie de deux de ces Organes contentieux.
Faut-il vous rappeler, M. le Vice-président qu’aux termes de l’article 191 de cette loi électorale, les décisions arrêtées par le BCEN ne sont susceptibles d’aucun recours ?
Dans le cas spécifique faisant l’objet de votre correspondance (paragraphe 2), le BCEN, Tribunal Electoral de dernière instance, a rendu, en date du 16 juillet 2009, une décision souveraine en faveur du plaignant Francky Pierre Exius. Cette décision, prise unanimement par les cinq juges siégeant et consignée par le greffier du jour, ordonne au CEP d’afficher les nouveaux résultats pour les suites que de droit.
Au regard de la loi Electorale, le candidat Francky Pierre Exius est effectivement sorti gagnant des sénatoriales partielles pour le département du Sud.
Monsieur le Vice-président, votre prétendue injonction au C.E.P de porter le nom de votre candidat favori, Monsieur Joseph Benoit LAGUERRE sur la liste des résultats définitifs, en dépit de la décision souveraine du Tribunal Electoral est mesquine, inacceptable et, contraire à toute déontologie et à l’esprit d’impartialité qui doit guider les décisions des membres du Conseil. Elle mérite la plus grande réprobation.
Certes, l’un de vos droits élémentaires de citoyen est la liberté d’opinion et son corollaire nécessaire dans une démocratie, la liberté d’expression consacrée par la Constitution haïtienne de 1987. Aussi, nul ne saurait vous empêcher d’exprimer, au sein du Conseil, des préoccupations sur un aspect ou un autre de son fonctionnement tel le déroulement du processus électoral. Cependant, sans avoir jamais soulevé un malaise quelconque au sujet des résultats des élections, vous avez osé choisir la voie de la calomnie et du scandale comme mode de règlement d’un prétendu différend. Quelle infamie ! Vous donnez donc l’occasion aux détracteurs du CEP et à tous ceux qui ne jurent que par le sabotage des institutions de notre pays, qui ne vivent que de l’instabilité politique - ces matraqueurs de démocratie - l’occasion d’agrémenter leurs élucubrations et de réussir leur complot !!! Probablement, vous n’êtes pas à votre coup d’essai.
Etiez-vous lucide, Conseiller, au moment de rédiger votre lettre ?
Le CEP s’insurge encore une fois contre ces accusations dénuées de tout fondement et tient à vous dire, publiquement, qu’elles sapent l’engagement de cohésion pris par le collectif auquel nous appartenons depuis le jour de notre investiture. Mieux encore, votre attitude transgresse un principe sacré de déontologie prescrit à l’article 10 - alinéas c et d) des règlements généraux du CEP.
« Les membres du Conseil d’Administration sont tenus, dans l’exercice de leur fonction, au respect de certaines règles et obligation, dont les plus importantes sont les suivantes :
c) traiter avec la confidentialité nécessaire, sans déroger au principe de la transparence, toutes les questions intéressant les affaires de l’institution.
d) se tenir à l’obligation de réserve. Les communications publiques officielles doivent être autorisées par le Conseil d’Administration qui désigne alors un de ses membres, ou une personne dûment préposée, à prendre la parole au nom de l’institution. »
Monsieur le Vice-président, vous avez violé les Règlements Généraux du CEP, vous avez violé les principes de déontologie et d’éthiques essentiels dans la conduite des affaires de l’Etat par un corps de nature collégiale.
Votre attitude attentatoire à la crédibilité du CEP, à l’honneur de son Président et de ses membres est indigne du Vice-président d’une institution aussi prestigieuse que celle que nous dirigeons.
Trop tard pour laver le linge en famille ! Le CEP exige de vous des explications et des excuses publiques. Le dédain manifesté pour vos Collègues a un prix. Aussi, avec ce baroud d’honneur que vous avez tenté pour prendre partie en faveur de votre Parti, nous espérons que vous aurez le courage de faire le geste qui s’impose en la circonstance, puisque vous avez finalement mis bas les masques.
Salutations distinguées.
Suivent les signatures :
Frantz Gérard S. VERRET Président Léonel D. RAPHAEL Secrétaire Général Gaillot DORSINVIL Trésorier Laurette CROYANCE Conseillère Ginette CHERUBIN Conseillère Jacques BELZIN Conseiller Fritz ROSEME Conseiller François JASMIN Conseiller
C.C. : Président de la République, le Premier ministre, le Président du Sénat, le Président de la Chambre des députés, le Directeur Général du CEP, la Société civile, les Partis politiques, la Presse.
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Monday, July 27, 2009
Lettre ouverte au Président du Conseil Electoral Provisoire de Rodol Pierre
Port-au-Prince, le 20 juillet 2009
Lettre ouverte au Président du Conseil Electoral Provisoire, M. Frantz Gérard Verret
Monsieur Frantz Gérard Verret Président du Conseil Electoral Provisoire En ses bureaux
Monsieur le Président,
Faisant suite à la publication d’une note de presse portant votre signature, dans la nuit du vendredi 17 au 18 juillet 2009 dans laquelle il est fait mention des noms de onze « Sénateurs élus » dans le cadre des élections sénatoriales de 2009 qui ont eu lieu à travers les dix départements géographiques du pays, je me trouve dans l’obligation de vous adresser cette correspondance en vue d’avoir des informations plus précises vu que ces résultats ne reflètent pas la réalité.
En effet, à la date ci-dessus indiquée et très tard dans l’après-midi, au moment de laisser les locaux du Conseil Electoral Provisoire, le nom du Sénateur élu du Département du Sud, Joseph Benoit Laguerre figurait clairement sur la liste des résultats définitifs en attente de publication, conformément à la décision du Bureau du Contentieux Electoral National (BCEN) dont vous avez fait office du président. Cependant, c’est avec beaucoup de stupéfaction que j’ai appris qu’un autre résultat a été publié, sans savoir de quelle manière le premier résultat a-t-il été modifie, au préjudice du Sénateur qui a été constitutionnellement et légalement élu en l’occurrence, M. Joseph Benoit Laguerre.
Vous vous rappelez, Monsieur le Président, l’intervention écrite que j’avais faite dans le dossier du Département du Nord et celui des Nippes, une situation qui avait suscite l’incompréhension des uns et des autres. La presse en a été informée et certains secteurs politiques en ont profité pour dénaturer les faits dans leurs propres intérêts. Aujourd’hui, c’est sur la base de l’honnêteté, du sérieux et du respect de la démocratie que j’intervienne dans le dossier du Département du Sud en vue de dénoncer le caractère arbitraire des dernières décisions que vous avez fait publier dans la presse.
Par rapport au serment que nous avons prêté, celui, entre autres, de respecter la Constitution et la loi Electorale, je vous invite au strict respect des premiers résultats auxquels figurait le nom de Joseph Benoit Laguerre, comme Sénateur élu pour le Sud. Aussi, profité-je de cette occasion pour décliner mes responsabilités dans cet acte anti-démocratique et qui pourrait entraîner la mise en accusation des Conseillers Electoraux. Vous devez reconnaître que ce coup pourrait avoir des conséquences graves sur notre système démocratique. Je pense que l’opinion nationale et internationale vous rendra responsable de toutes les conséquences que ces résultats pourraient entraîner au pays.
En effectuant, sous pression externe, des modifications aux résultats définitifs, vous avez entre autres, contribué à alimenter les débats concernant la validation des pouvoirs des élus au Sénat de la République. En Attendant que le tir soit rectifié, je m’oppose catégoriquement à la publication de ces résultats que vous avez fabriqués dans la nuit du 17 au 18 juillet, spécialement ceux du Département du Sud qui ne reflètent pas le choix de sa population. L’histoire des Conseils Electoraux en Haïti doit nous interpeller la conscience et nous devons coûte que coûte, éviter de répéter les mêmes erreurs de nos prédécesseurs pour ne pas connaître le même sort qu’eux. La nation nous regarde, Monsieur le Président. Nous devons aussi éviter à ce que votre décision arbitraire ne contribue davantage au déchirement de notre société et à la fragilité de notre système électoral dont vous serez l’un des principaux responsables. J’en profite pour vous informer que la note de presse que vous avez signée et publiée n’engage, en aucun cas, ma responsabilité au Conseil Électoral Provisoire.
Concernant les Procès-verbaux reconnus manquants par le Centre de Tabulation et de l’OEA (Ref : lettre adressée au Président du CEP le 02 juillet 2009 signée du Coordonnateur dudit Centre et du Coordonnateur Général de l’OEA), surtout au niveau du Département du Sud, au regard des dispositions de l’article 166 de la loi Electorale, si vous n’étiez pas complice de cette situation, le Conseil Electoral Provisoire aurait pour obligation, avant même la publication de ces résultats, de rechercher, aux fins de tabulation, tous ces procès-verbaux qui faisaient, à bon droit, l’objet de contestations et les causes de leur disparition
Dans l’éventualité où ces procès-verbaux n’auraient pas été retrouvés pour une raison ou pour une autre, vous avez vous-même ordonné, en Conseil, tenant compte de la fragilité de la situation électorale du sud, la formation d’une Commission indépendante avec la participation des deux candidats rivaux ou de leurs représentants. Cette décision a été consignée dans les registres destinés à cet effet. Cette Commission avait pour mission de procéder au recomptage des bulletins des Bureaux de vote manquants et d’enquêter sur les causes de la disparition de ces procès-verbaux. Le respect des votes de la population où ces procès-verbaux ont été portés disparus imposait cette décision au Conseil Electoral Provisoire et vous en étiez conscient. Cette Commission a-t-elle été formée ? Quels ont été ses membres ? Quel a été le résultat ? Détenteur du rapport des incidents qui s’étaient produits dans le Plateau Central, en ma qualité de vice-président du Conseil Electoral Provisoire, je demande à ce que celui du département du Sud me soit également communiqué. Dans le cas contraire, la formation de cette Commission se révèle indispensable avant la publication de tout résultat définitif pour le département du Sud. En conséquence, je déclare nul et non avenu tout ce qui pourrait venir à l’encontre des faits que j’ai avancés à travers cette correspondance.
Aussi avons-nous compris que, si le Conseil Electoral Provisoire que vous présidez avait fait son travail, aucun procès-verbal n’aurait été porté disparu ; alors que plus d’une demi-douzaine de PV n’ont pas été retrouvée dans une seule commune, notamment à Saint-Jean du Sud où M. Joseph Benoit Laguerre est originaire. C’est un crime lorsque vous avez constaté que M. Laguerre disposait plus d’un millier de votes à travers des procès-verbaux non annulés et non comptabilisés qu’il avait soumis au Conseil Electoral Provisoire dans une lettre datée du 30 juin 2009. Pourtant dans les résultats que vous avez frauduleusement fabriqués, vous avez déclaré M. Laguerre perdant pour 17 voix. Pourquoi nous autres politiciens, nous n’adoptons pas la politique du Président Préval qui prône la paix dans ce pays en encourageant la participation de tous les secteurs dans la vie nationale, pour le respect des droits de chaque haïtien.
Juridiquement, M. Laguerre ne devait pas être pénalisé pour n’avoir pas pu prouver lui-même les votes qu’il a obtenus à travers ces procès-verbaux manquants, en fournissant des photocopies de ces documents au BCEN que vous avez présidé. Pourtant, les originaux de ces procès-verbaux, vous ont été déjà soumis, aux fins de tabulation, dans la même correspondance du 30 juin 2009 et dont une copie m’a été acheminée. C’était la responsabilité morale du Conseil électoral Provisoire de retrouver les procès-verbaux égarés, afin de les tabuler fidèlement pour être intégrés aux résultats définitifs (article 166 de la loi Electorale). Pour commettre votre forfait, vous vous êtes catégoriquement opposé à la tabulation de l’original du procès-verbal : SE4444, du Centre de vote du Vieux Chemin à Saint-Jean du Sud, publié sans résultat sur le site du CEP). Dans ce procès-verbal, l’intéressé avait obtenu 155 voix contre 6 pour son rival de LESPWA. Ce document a été régulièrement soumis au greffe du BCEN le 14 juillet 2009. Ce qui constitue des circonstances aggravantes par rapport à votre forfait.
Dans un système démocratique, pour que les résultats soient crédibles, le Conseil Electoral doit s’assurer que tous les votes valides de la population soient comptabilisés avant la publication définitive de ces résultats. Ce, pour éviter que ces derniers ne soient pas influencés au profit d’un candidat quelconque. Notre Conseil doit s’efforcer afin de finir avec les pratiques de disparition de procès-verbaux qui favorisent toujours et injustement la victoire d’un candidat. En ce qui concerne le Sud, vous devez reconnaître que vous avez péché pour avoir modifié les résultats. A toutes fins utiles, j’en profite pour dénoncer, aux yeux de la communauté nationale et internationale, le caractère arbitraire de votre décision puisque le temps d’imposer des législateurs au peuple haïtien est totalement révolu. En attendant qu’une enquête soit diligentée autour du dossier du Département du Sud afin que le meilleur gagne, je vous demande de bien vouloir surseoir sur la publication de ces résultats, dits « définitifs » pour être entachés d’irrégularités et de fraudes graves.
Monsieur le Président, il nous faudra sortir la tête haute dans les élections sénatoriales de 2009 puisqu’elles constituent notre première étape dans le long chemin que nous avons à parcourir dans le cadre de cet exercice démocratique. Souffrez que je vous dise que la manière dont vous avez traité le dossier des Candidats aux Sénatoriales du Sud prouve que vous n’avez pas décidé de faire de la Constitution et de la loi Electorale, votre boussole. Il est impérieux que vous rectifiez le tir par le respect du choix de la population du Sud, rien que pour vous sauver l’honneur et celui des autres membres du Conseil que vous dirigez. Si les résultats de cette première expérience sont truqués, quelle confiance le peuple haïtien peut-il placer en nous dans la réalisation des prochaines élections ?
Tout en vous informant que cette correspondance sera distribuée dans la presse et adressée aux différentes instances du pays, et en espérant que ces recommandations retiendront votre meilleure attention en faveur de l’avenir de notre institution électorale et du respect scrupuleux du choix de la population, je saisis l’occasion pour vous renouveler, Monsieur le Président, l’expression de mes patriotiques salutations.
Rodol Pierre Vice-président du CEP
Lettre ouverte au Président du Conseil Electoral Provisoire, M. Frantz Gérard Verret
Monsieur Frantz Gérard Verret Président du Conseil Electoral Provisoire En ses bureaux
Monsieur le Président,
Faisant suite à la publication d’une note de presse portant votre signature, dans la nuit du vendredi 17 au 18 juillet 2009 dans laquelle il est fait mention des noms de onze « Sénateurs élus » dans le cadre des élections sénatoriales de 2009 qui ont eu lieu à travers les dix départements géographiques du pays, je me trouve dans l’obligation de vous adresser cette correspondance en vue d’avoir des informations plus précises vu que ces résultats ne reflètent pas la réalité.
En effet, à la date ci-dessus indiquée et très tard dans l’après-midi, au moment de laisser les locaux du Conseil Electoral Provisoire, le nom du Sénateur élu du Département du Sud, Joseph Benoit Laguerre figurait clairement sur la liste des résultats définitifs en attente de publication, conformément à la décision du Bureau du Contentieux Electoral National (BCEN) dont vous avez fait office du président. Cependant, c’est avec beaucoup de stupéfaction que j’ai appris qu’un autre résultat a été publié, sans savoir de quelle manière le premier résultat a-t-il été modifie, au préjudice du Sénateur qui a été constitutionnellement et légalement élu en l’occurrence, M. Joseph Benoit Laguerre.
Vous vous rappelez, Monsieur le Président, l’intervention écrite que j’avais faite dans le dossier du Département du Nord et celui des Nippes, une situation qui avait suscite l’incompréhension des uns et des autres. La presse en a été informée et certains secteurs politiques en ont profité pour dénaturer les faits dans leurs propres intérêts. Aujourd’hui, c’est sur la base de l’honnêteté, du sérieux et du respect de la démocratie que j’intervienne dans le dossier du Département du Sud en vue de dénoncer le caractère arbitraire des dernières décisions que vous avez fait publier dans la presse.
Par rapport au serment que nous avons prêté, celui, entre autres, de respecter la Constitution et la loi Electorale, je vous invite au strict respect des premiers résultats auxquels figurait le nom de Joseph Benoit Laguerre, comme Sénateur élu pour le Sud. Aussi, profité-je de cette occasion pour décliner mes responsabilités dans cet acte anti-démocratique et qui pourrait entraîner la mise en accusation des Conseillers Electoraux. Vous devez reconnaître que ce coup pourrait avoir des conséquences graves sur notre système démocratique. Je pense que l’opinion nationale et internationale vous rendra responsable de toutes les conséquences que ces résultats pourraient entraîner au pays.
En effectuant, sous pression externe, des modifications aux résultats définitifs, vous avez entre autres, contribué à alimenter les débats concernant la validation des pouvoirs des élus au Sénat de la République. En Attendant que le tir soit rectifié, je m’oppose catégoriquement à la publication de ces résultats que vous avez fabriqués dans la nuit du 17 au 18 juillet, spécialement ceux du Département du Sud qui ne reflètent pas le choix de sa population. L’histoire des Conseils Electoraux en Haïti doit nous interpeller la conscience et nous devons coûte que coûte, éviter de répéter les mêmes erreurs de nos prédécesseurs pour ne pas connaître le même sort qu’eux. La nation nous regarde, Monsieur le Président. Nous devons aussi éviter à ce que votre décision arbitraire ne contribue davantage au déchirement de notre société et à la fragilité de notre système électoral dont vous serez l’un des principaux responsables. J’en profite pour vous informer que la note de presse que vous avez signée et publiée n’engage, en aucun cas, ma responsabilité au Conseil Électoral Provisoire.
Concernant les Procès-verbaux reconnus manquants par le Centre de Tabulation et de l’OEA (Ref : lettre adressée au Président du CEP le 02 juillet 2009 signée du Coordonnateur dudit Centre et du Coordonnateur Général de l’OEA), surtout au niveau du Département du Sud, au regard des dispositions de l’article 166 de la loi Electorale, si vous n’étiez pas complice de cette situation, le Conseil Electoral Provisoire aurait pour obligation, avant même la publication de ces résultats, de rechercher, aux fins de tabulation, tous ces procès-verbaux qui faisaient, à bon droit, l’objet de contestations et les causes de leur disparition
Dans l’éventualité où ces procès-verbaux n’auraient pas été retrouvés pour une raison ou pour une autre, vous avez vous-même ordonné, en Conseil, tenant compte de la fragilité de la situation électorale du sud, la formation d’une Commission indépendante avec la participation des deux candidats rivaux ou de leurs représentants. Cette décision a été consignée dans les registres destinés à cet effet. Cette Commission avait pour mission de procéder au recomptage des bulletins des Bureaux de vote manquants et d’enquêter sur les causes de la disparition de ces procès-verbaux. Le respect des votes de la population où ces procès-verbaux ont été portés disparus imposait cette décision au Conseil Electoral Provisoire et vous en étiez conscient. Cette Commission a-t-elle été formée ? Quels ont été ses membres ? Quel a été le résultat ? Détenteur du rapport des incidents qui s’étaient produits dans le Plateau Central, en ma qualité de vice-président du Conseil Electoral Provisoire, je demande à ce que celui du département du Sud me soit également communiqué. Dans le cas contraire, la formation de cette Commission se révèle indispensable avant la publication de tout résultat définitif pour le département du Sud. En conséquence, je déclare nul et non avenu tout ce qui pourrait venir à l’encontre des faits que j’ai avancés à travers cette correspondance.
Aussi avons-nous compris que, si le Conseil Electoral Provisoire que vous présidez avait fait son travail, aucun procès-verbal n’aurait été porté disparu ; alors que plus d’une demi-douzaine de PV n’ont pas été retrouvée dans une seule commune, notamment à Saint-Jean du Sud où M. Joseph Benoit Laguerre est originaire. C’est un crime lorsque vous avez constaté que M. Laguerre disposait plus d’un millier de votes à travers des procès-verbaux non annulés et non comptabilisés qu’il avait soumis au Conseil Electoral Provisoire dans une lettre datée du 30 juin 2009. Pourtant dans les résultats que vous avez frauduleusement fabriqués, vous avez déclaré M. Laguerre perdant pour 17 voix. Pourquoi nous autres politiciens, nous n’adoptons pas la politique du Président Préval qui prône la paix dans ce pays en encourageant la participation de tous les secteurs dans la vie nationale, pour le respect des droits de chaque haïtien.
Juridiquement, M. Laguerre ne devait pas être pénalisé pour n’avoir pas pu prouver lui-même les votes qu’il a obtenus à travers ces procès-verbaux manquants, en fournissant des photocopies de ces documents au BCEN que vous avez présidé. Pourtant, les originaux de ces procès-verbaux, vous ont été déjà soumis, aux fins de tabulation, dans la même correspondance du 30 juin 2009 et dont une copie m’a été acheminée. C’était la responsabilité morale du Conseil électoral Provisoire de retrouver les procès-verbaux égarés, afin de les tabuler fidèlement pour être intégrés aux résultats définitifs (article 166 de la loi Electorale). Pour commettre votre forfait, vous vous êtes catégoriquement opposé à la tabulation de l’original du procès-verbal : SE4444, du Centre de vote du Vieux Chemin à Saint-Jean du Sud, publié sans résultat sur le site du CEP). Dans ce procès-verbal, l’intéressé avait obtenu 155 voix contre 6 pour son rival de LESPWA. Ce document a été régulièrement soumis au greffe du BCEN le 14 juillet 2009. Ce qui constitue des circonstances aggravantes par rapport à votre forfait.
Dans un système démocratique, pour que les résultats soient crédibles, le Conseil Electoral doit s’assurer que tous les votes valides de la population soient comptabilisés avant la publication définitive de ces résultats. Ce, pour éviter que ces derniers ne soient pas influencés au profit d’un candidat quelconque. Notre Conseil doit s’efforcer afin de finir avec les pratiques de disparition de procès-verbaux qui favorisent toujours et injustement la victoire d’un candidat. En ce qui concerne le Sud, vous devez reconnaître que vous avez péché pour avoir modifié les résultats. A toutes fins utiles, j’en profite pour dénoncer, aux yeux de la communauté nationale et internationale, le caractère arbitraire de votre décision puisque le temps d’imposer des législateurs au peuple haïtien est totalement révolu. En attendant qu’une enquête soit diligentée autour du dossier du Département du Sud afin que le meilleur gagne, je vous demande de bien vouloir surseoir sur la publication de ces résultats, dits « définitifs » pour être entachés d’irrégularités et de fraudes graves.
Monsieur le Président, il nous faudra sortir la tête haute dans les élections sénatoriales de 2009 puisqu’elles constituent notre première étape dans le long chemin que nous avons à parcourir dans le cadre de cet exercice démocratique. Souffrez que je vous dise que la manière dont vous avez traité le dossier des Candidats aux Sénatoriales du Sud prouve que vous n’avez pas décidé de faire de la Constitution et de la loi Electorale, votre boussole. Il est impérieux que vous rectifiez le tir par le respect du choix de la population du Sud, rien que pour vous sauver l’honneur et celui des autres membres du Conseil que vous dirigez. Si les résultats de cette première expérience sont truqués, quelle confiance le peuple haïtien peut-il placer en nous dans la réalisation des prochaines élections ?
Tout en vous informant que cette correspondance sera distribuée dans la presse et adressée aux différentes instances du pays, et en espérant que ces recommandations retiendront votre meilleure attention en faveur de l’avenir de notre institution électorale et du respect scrupuleux du choix de la population, je saisis l’occasion pour vous renouveler, Monsieur le Président, l’expression de mes patriotiques salutations.
Rodol Pierre Vice-président du CEP
Saturday, February 14, 2009
Nouvelle crispation politique en Haïti, sur fond de crise humanitaire
Nouvelle crispation politique en Haïti, sur fond de crise humanitaire
LE MONDE | 13.02.09
SAINT-DOMINGUE CORRESPONDANT
(Read the original article here)
Les principaux bailleurs de fonds d'Haïti ont exprimé leur inquiétude à la suite de l'exclusion des candidats de la Famille Lavalas, le parti de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide, aux élections sénatoriales prévues le 17 avril prochain. Cette dégradation du climat politique intervient alors que la situation humanitaire demeure très précaire.
L'envolée des prix alimentaires avait provoqué des émeutes de la faim en avril 2008, puis quatre ouragans avaient dévasté cette petite République des Caraïbes où près de 80 % de la population vivent avec moins de 2 dollars par jour (1,54 euro).
Le président René Préval s'est rendu il y a quelques jours à Washington, où il a demandé à la secrétaire d'Etat Hillary Clinton une aide urgente de 100 millions de dollars (77,4 millions d'euros). Une nouvelle conférence des donateurs devrait avoir lieu en avril à Washington.
Soulignant que "la crédibilité d'une élection basée sur l'exclusion sera inévitablement mise en question", l'ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince a appelé les autorités électorales au dialogue. L'ambassadeur du Canada, l'Organisation des Etats américains, l'Union européenne et la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) ont la même préoccupation. Ces bailleurs de fonds financent plus de 70 % du coût de la consultation (16 millions de dollars), pour le renouvellement d'un tiers du Sénat.
Le Conseil électoral a rejeté 40 des 105 postulants. Parmi les exclus figurent les 16 candidats de la Famille Lavalas, mais aussi des responsables d'autres partis comme Guy Philippe. Ancien chef de la rébellion qui avait obtenu le départ en exil de Jean-Bertrand Aristide en 2004, Guy Philippe est sous le coup d'un mandat d'arrêt international émis par la justice américaine pour trafic de drogue.
CRIMES ET MALVERSATIONS
Le président du Conseil électoral, Frantz Gérard Verret, s'est dit "stupéfait des commentaires inexacts et abusifs" de la communauté internationale. Il a regretté que "ces amis d'Haïti, inquiets pour le financement qu'ils se sont engagés à apporter en vue de la réalisation des élections, n'aient pas offert, à temps, leurs bons offices pour une médiation" entre les deux factions se disputant le parti de l'ancien président Aristide, exilé en Afrique du sud.
Le Conseil électoral a justifié l'exclusion des candidats de la Famille Lavalas par le fait que deux listes concurrentes avaient été déposées en son nom. Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) a appelé le Conseil électoral à exclure "les individus inculpés de crimes graves ou dénoncés par la clameur publique pour éviter de transformer le Sénat en un repaire de bandits". Cette organisation a dressé une liste de neuf candidats appartenant à différents partis et impliqués dans des affaires de drogue, des crimes et des malversations. Le seul qui n'a pas été exclu est un candidat du parti présidentiel L'Espoir, Moïse Jean-Charles.
En visite à Port-au-Prince le 7 février, le ministre français de l'agriculture Michel Barnier a souhaité que tous les candidats soient "respectés et respectables", ajoutant que "toutes les sensibilités doivent pouvoir s'exprimer".
Jean-Michel Caroit
LE MONDE | 13.02.09
SAINT-DOMINGUE CORRESPONDANT
(Read the original article here)
Les principaux bailleurs de fonds d'Haïti ont exprimé leur inquiétude à la suite de l'exclusion des candidats de la Famille Lavalas, le parti de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide, aux élections sénatoriales prévues le 17 avril prochain. Cette dégradation du climat politique intervient alors que la situation humanitaire demeure très précaire.
L'envolée des prix alimentaires avait provoqué des émeutes de la faim en avril 2008, puis quatre ouragans avaient dévasté cette petite République des Caraïbes où près de 80 % de la population vivent avec moins de 2 dollars par jour (1,54 euro).
Le président René Préval s'est rendu il y a quelques jours à Washington, où il a demandé à la secrétaire d'Etat Hillary Clinton une aide urgente de 100 millions de dollars (77,4 millions d'euros). Une nouvelle conférence des donateurs devrait avoir lieu en avril à Washington.
Soulignant que "la crédibilité d'une élection basée sur l'exclusion sera inévitablement mise en question", l'ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince a appelé les autorités électorales au dialogue. L'ambassadeur du Canada, l'Organisation des Etats américains, l'Union européenne et la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) ont la même préoccupation. Ces bailleurs de fonds financent plus de 70 % du coût de la consultation (16 millions de dollars), pour le renouvellement d'un tiers du Sénat.
Le Conseil électoral a rejeté 40 des 105 postulants. Parmi les exclus figurent les 16 candidats de la Famille Lavalas, mais aussi des responsables d'autres partis comme Guy Philippe. Ancien chef de la rébellion qui avait obtenu le départ en exil de Jean-Bertrand Aristide en 2004, Guy Philippe est sous le coup d'un mandat d'arrêt international émis par la justice américaine pour trafic de drogue.
CRIMES ET MALVERSATIONS
Le président du Conseil électoral, Frantz Gérard Verret, s'est dit "stupéfait des commentaires inexacts et abusifs" de la communauté internationale. Il a regretté que "ces amis d'Haïti, inquiets pour le financement qu'ils se sont engagés à apporter en vue de la réalisation des élections, n'aient pas offert, à temps, leurs bons offices pour une médiation" entre les deux factions se disputant le parti de l'ancien président Aristide, exilé en Afrique du sud.
Le Conseil électoral a justifié l'exclusion des candidats de la Famille Lavalas par le fait que deux listes concurrentes avaient été déposées en son nom. Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) a appelé le Conseil électoral à exclure "les individus inculpés de crimes graves ou dénoncés par la clameur publique pour éviter de transformer le Sénat en un repaire de bandits". Cette organisation a dressé une liste de neuf candidats appartenant à différents partis et impliqués dans des affaires de drogue, des crimes et des malversations. Le seul qui n'a pas été exclu est un candidat du parti présidentiel L'Espoir, Moïse Jean-Charles.
En visite à Port-au-Prince le 7 février, le ministre français de l'agriculture Michel Barnier a souhaité que tous les candidats soient "respectés et respectables", ajoutant que "toutes les sensibilités doivent pouvoir s'exprimer".
Jean-Michel Caroit
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