Monday, December 23, 2013

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I noticed in my Twitter feed the news that the Martelly/Lamothe government in Haiti is boasting that it has  the "highest approval ratings in the Western Hemisphere" according to a new poll conducted by the Miami-based Newlink firm.

Just so everyone is clear, though, Newlink is also on the Haitian government's payroll, as can be seen from their list of clients here.

Newlink, as it also happens, has a longstanding business relationship with some of the more rancid nationalistic currents now at work in the whole citizenship debate in the Dominican Republic, including the governing Partido de la Liberacion Dominicana (PLD), something I wrote about as far back as 2007 here.

 Especially worth noting is Newlink's relationship with the Dominican Republic sugar and media barons the Grupo Vicini. 

Things certainly are getting interesting on the island. I may have to come back...

Happy holidays from Florida's balmy shores, 

MD

Thursday, December 12, 2013

Farmers in Haiti's Artibonite Valley warn of looming food crisis as local produce flows to other parts of country.

Haïti-Riz : Cri d’alarme dans la Vallée de l’Artibonite  

(Read the original article here)

P-au-P, 10 déc. 2013 [AlterPresse] --- L’administration Martelly/Lamothe s’accapare, de force, des terres paysannes dans le Nord et le Nord-Est au profit de firmes multinationales, dénoncent plusieurs organisations paysannes dans une note transmise à AlterPresse.


De grands propriétaires terriens et des entreprises multinationales supportés par le gouvernement haïtien sont pointés du doigt dans cette affaire par plusieurs organisations paysannes à l’image de la Coordination de résistance populaire du Nord-Est (Krpn) et la Fédération des planteurs pour le développement du Nord-Est (Fpdn).

Ces paysannes et paysans victimes se plaignent de la perte de leurs terres, de la contamination de l’eau et de la mer dans leurs communautés, du pillage des ressources comme l’or, le nickel et la bauxite.

Ces terres sont accaparées pour l’établissement de zones franches, indiquent-elles.

Le modèle politique et économique prôné par le président Martelly, dénommé « Open for Business » a contribué à créer un climat favorable aux accaparements de terres dans le pays.

Dans le Nord et le Nord-Est notamment à Caracol, Vallières/Carice, Limonade et Mont-Organisé, cette pratique prend une plus grande ampleur.

Des terres auraient été offertes par le chef de l’Etat à une entreprise appelée « Agritrans SA » au détriment des familles paysannes vivant sur ces lieux, critiquent ces organisations.

Elles condamnent ce projet gouvernemental qui n’a aucun respect pour les droits humains, la dignité de la personne humaine, le bien commun et la souveraineté du pays.

Lors d’un rassemblement organisé le 17 octobre 2013 sur ces terres, les organisations avaient demandé aux autorités de respecter les zones où les familles paysannes vivent et de les dédommager des dégâts qui seraient commis par la firme « Agritrans SA » sur leurs récoltes et contre leurs animaux.

La veille, un présumé groupe de bandits au service de « Agritrans SA » avaient déjà attaqué avec des tirs et à coups de pierres les résidences des dirigeants du mouvement, selon ce qui est rapporté.
Les organisations recommandent à l’Etat de donner aux paysans des moyens pour travailler la terre, planter des bananes pour la population et la vente sur le marché externe dans le cadre de la coopération avec d’autres pays.

L’une des organisations protestataires, la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda) entend contribuer au développement et au renforcement de la capacité politique des organisations paysannes dans le Nord et le Nord-Est dans leur lute pour l’accès aux terres agricoles.

[emb kft gp apr 10/12/2013 14 : 55]

Friday, October 25, 2013

Open letter from Haitian human rights organizations declining to meet with Martelly-Lamothe government

Port-au-Prince, le 24 octobre 2013

Lettre ouverte à la Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre, chargée des

Droits de l’Homme et de la Lutte contre la Pauvreté Extrême,

Madame Marie Carmelle Rose Anne AUGUSTE

Madame La Ministre,

Les organisations des Droits Humains signataires de la présente vous remercient de l’invitation qui leur est faite de prendre part à un déjeuner-débats au cours duquel, vous comptez présenter le Comité Interministériel sur les Droits Humains. Cependant, elles ont le regret de vous informer qu’elles sont dans !’obligation de ne pas répondre à cette invitation, pour les différentes raisons citées ci-après.
Madame la Ministre,

Il y a de cela dix-huit (18) mois, vous avez été nommée Ministre déléguée auprès du Premier Ministre Chargée des Droits de l ’Homme et de la Lutte contre la Pauvreté Extrême. Toutefois, vous n’avez jamais jugé opportun de rencontrer le secteur des droits humains ni même l’Office de la Protection du Citoyen pour, entre autres, présenter votre agenda et prendre en compte les points de vue de toutes ces organisations.

Conséquemment, aujourd’hui, les organisations de droits humains signataires de la présente, déplorent le fait que les différents programmes que vous mettez en œuvre au profit du gouvernement auquel vous appartenez, sont réalisés dans l’irrespect de la dignité humaine et des droits de la personne. A titre d’exemples, le Programme Ti maman Cheri, encourage les femmes à donner naissance à plus d’enfants, le programme de distribution de plats chauds enregistre, aux fins de propagande, des images d’hommes, de femmes et même de mineurs avec, en leur possession, un plat de nourriture ; et les programmes Kore Etidyan, Kore Peyizan, Katye Pam Poze, consacrent pour leur part l’assistanat à outrance.

Madame la Ministre,

Dans le dessein évident de saper les acquis démocratiques et d’empêcher aux Haïtiens de jouir des libertés publiques consacrées par la Constitution Haïtienne, les Lois en vigueur et les différents instruments régionaux et internationaux de protection des droits humains, le gouvernement MARTELLY/LAMOTHE utilise des agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) et de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) en vue d’empêcher la réalisation de manifestations publiques réalisées par des membres de l’opposition politique ou par d’autres membres de la société et de disperser violemment des manifestants.

De plus, vous n’êtes pas sans savoir qu’aujourd’hui, plusieurs personnes sont incarcérées en raison de leur appartenance à l’opposition politique ou de leurs liens avec des membres de !’opposition politique. Elles sont donc des prisonniers politiques cautionnés tant par le gouvernement dont vous faites partie que par vous même qui êtes chargée des droits de l’Homme. Ils sont aussi nombreux les citoyens haïtiens qui travaillaient dans l’administration publique et qui ont été révoqués sur la base de leurs opinions politiques ou parce que leurs proches n’appuient pas le Gouvernement MARTELLY/LAMOTHE, ce gouvernement qui affirme pourtant faire de la lutte pour l’établissement d’un Etat de droit, une priorité.

Madame la Ministre,

Au cours de ces derniers mois, des partisans et des sympathisants du Gouvernement MARTELLY/LAMOTHE se sont attaqué à des radios communautaires, à des médias indépendants ainsi qu’à leurs journalistes dont, entre autres, Liliane PIERRE-PAUL et Rodrigue LALANNE de Radio Kiskeya, Jean Monard METELLUS de Radio Caraïbes.

Parallèlement, le Palais National est aujourd’hui truffé de proches du Président Michel Joseph MARTELLY qui ont des démêlés avec la Justice haïtienne et d’autres, sur lesquels planent de grands doutes quant à leur implication dans la perpétration, par le passé, d’actes répréhensibles. Parmi eux, se retrouvent :

• Le policier affecté à la sécurité du Président qui a agressé le journaliste Rodrigue LALANNE.

• Calixte VALENTIN, Conseiller du Président, qui a abattu froidement Octanol DERISSAINT.

• Ronald NELSON alias Roro NELSON qui, au nom du Président Michel Joseph MARTELLY, prend un plaisir malsain à agresser des citoyens paisibles de la société.

Madame la Ministre,

Depuis plus de deux (2) années, le Pouvoir Exécutif devait organiser les élections locales et sénatoriales partielles. Or, rien n’est fait en ce sens et, les droits politiques du peuple haïtien sont foulés au pied. A titre d’exemple, le Pouvoir Exécutif a installé à la tête des communes du pays des Agents Intérimaires de l’Exécutif alors que, généralement, les membres des Conseils Communaux sont issus d’élections. Plusieurs de ces Agents Intérimaires de l’Exécutif sont recherchés par la Justice haïtienne pour répondre des actes qui leur sont reprochés. C’est le cas des agents intérimaires des communes de Savanette, dans le département du Centre, des Irois, dans le département de la Grand’Anse, de Desdunes, dans le département de l’Artibonite, etc.

Par ailleurs, le Juge Jean Serge JOSEPH qui était chargé d’instruire le dossier de corruption présumée reprochée à Sofia MARTELLY et à Oliver MARTELLY, respectivement l’épouse et le fils du Président de la République, a perdu la vie dans des circonstances douteuses alors qu’aucune lumière n’est faite autour de ce dossier.

De manière spectaculaire et en dehors de règles de droit et des principes de droits humains, le Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Me Francisco RENE, a procédé à l’arrestation, le mardi 22 octobre 2013, de Me André MICHEL, militant politique opposant au pouvoir en place et avocat de la partie adverse dans le dossier de corruption présumée reprochée à la famille présidentielle.

Parallèlement, le Pouvoir Exécutif ne respecte pas le principe de séparation des trois (3) Pouvoirs. Il a décidé de ne pas donner suite aux décisions prises par le Pouvoir Législatif, notamment, en refusant de publier dans le journal officiel du pays, diverses résolutions votées par le Sénat, ni d’installer les Juges devant former la Cour des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA).
Madame la Ministre,

Pour toutes ces raisons, d’ailleurs non exhaustives, les organisations de droits humains signataires de la présente, ont décidé de ne pas répondre à votre invitation car, elles sont convaincues que le Gouvernement MARTELLY/LAMOTHE, auquel vous appartenez, ne manifeste aucune velléité de respecter les droits humains. Il piétine sciemment tous les principes démocratiques et foule au pied la Constitution haïtienne au vu et au su de tous.

Sur ce, les organisations de droits humains signataires de la présente, vous transmettent, Madame la Ministre, leurs patriotiques salutations.

Les organisations signataires :

• Commission Episcopale Nationale Justice et Paix (CE-JILAP)

• Groupe d’Appui aux Réfugiés et aux Rapatriés (GARR)

• Plateforme des Organisations Haïtiennes de Droits Humains (POHDH)

• Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH)

Pour authentification :

Pierre Espérance,

Directeur Exécutif du RNDDH

RNDDH

(Original letter can be read here)

Saturday, September 7, 2013

Haiti's Chamber of Deputies Declares "Long Live Impunity!"

Though it passed with very little notice in the local media and none (from what I can tell) in the foreign press, last week Haiti's Chamber of Deputies voted unanimously against lifting the immunity of two of its members, Rodriguez Séjour and N’Zounaya Bellange Jean-Baptiste,, accused of involvement in the murder of police officer Walky Calixte in Carrefour in April 2012.

Apparently Haiti's elected officials still believe, as they long have held, that they are above the laws they are elected to craft for the rest of Haiti's citizens.

You can read about the whole shameful episode in greater detail here.



Sunday, August 4, 2013

RDNP's Mirlande Manigat: An "ill wind" blows over Haiti

Accusations de coup d’état : Mirlande Manigat contre-attaque

Nous vous proposons dans son intégralité la "lettre à la nation" de la secrétaire générale du RDNP dans laquelle elle met en garde contre les dérives du pouvoir et prédit la "chute" de Michel Martelly, en réaction aux propos surprenants du chef de l’Etat dénonçant un complot de l’opposition, en particulier de son ex-rivale aux élections de 2011

Publié le samedi 3 août 2013 

(Read the original here)

Lettre à la nation Mirlande Manigat Secrétaire Générale du RDNP

Un vent mauvais souffle sur le Pouvoir Exécutif, un des piliers pourtant respectables mais actuellement dévoyé de l’Etat. La nation subit, avec consternation et impuissance, les effets corrosifs de la vulgarité et de l’indécence, la banalisation bambocharde de la chose publique, l’irresponsabilité érigée en méthode de gestion, et elle se demande si les effluves éthyliques ou provenant d’autres substances nocives ne propageraient pas des miasmes susceptibles de s’étendre, pour les corrompre, aux autres institutions de l’Etat.

Un vent mauvais souffle sur le Pouvoir Exécutif, sinon on ne saurait comprendre pourquoi, en plein débordement " caravacheur", Michel Martelly m’a envoyé ce message ahurissant, sans ambigüité, quant à ma prétendue intention de préparer un coup d’état contre lui. L’affaire aurait pu provoquer une hilarité générale, mais il s’agit de prendre ces propos insensés au sérieux et les placer sur une échelle d’escalade dont les étapes sont encore inconnues, mais elles sont chargées de virtualités menaçantes. Cette attaque frontale me vise directement même s’il n’a pas prononcé mon nom et je me demande pourquoi : une dame, ancienne première dame dont le mari a été président et qui a subi un coup d’état…On ne saurait être plus clair. Elle vise aussi le parti dont j’ai l’honneur de présider aux destinées comme Secrétaire Générale, mes collaborateurs immédiats ainsi que les dirigeants de partis avec lesquels nous sommes en train de construire une opposition crédible, sérieuse ; car nous représentons l’alternative. Le RDNP a déjà répondu à une telle vilenie. Je remercie les militants de partout, en Haiti et à l’étranger qui m’ont témoigné leur solidarité et leur confiance. J’adresse aussi ma gratitude aux membres des partis solidaires, à la presse, aux institutions de la société civile, aux parlementaires, même aux citoyens proches du pouvoir en place, mais gagnés par l’écoeurement ou animés de la volonté de quitter le navire en perdition sur la pointe des pieds. Enfin, à tous ceux qui ont tenu à s’exprimer publiquement ou en privé pour critiquer vertement cette accusation farfelue mais marquée au coin de la plus évidente iniquité, je dis merci.

En fait, qu’est-ce qui a fait sauter Michel Martelly comme un cabrit en furie ? Un coup d’état en gestation ? Mais n’avait-il pas déclaré, avec un peu de cabotinage imprudent, qu’il était à l’abri d’une telle mésaventure car il était protégé par les troupes de la MINUSTAH ? Il faut croire que mes amis et moi nous disposerions de moyens militaires et logistiques capables de vaincre les unités onusiennes. C’est le cas de le dire : Soyons sérieux ! Michel Martelly perd le sommeil, semble-t-il car, malgré ses rodomontades, ses programmes qui exploitent la misère populaire sous le prétexte démagogique de l’altérer, il sait bien que le pouvoir qui lui a été octroyé dans des conditions que l’on sait, vacille sur ses bases et qu’il ne contrôle pas ce corps complexe que l’on appelle l’Etat. Mais par arrogance, il en a le sentiment mais pas l’intelligence de concevoir une parade efficace. Car Michel Martelly n’est pas à la place qui convient à son tempérament, à ses habitudes. Aussi, vogue-t-il de bêtise en faute et cette saga n’est pas terminée.

Je ne préside aucune tentative de coup d’état, et je me demande où se trouvait Michel Martelly en 1991 et en 2004…Mais je me place résolument contre un régime qui dilapide les fonds publics, ne respecte pas les règles les plus élémentaires de la convenance publique et de la gestion de l’Etat. Michel Martelly fait face à des problèmes naturels ou qu’il suscite lui-même, en pyromane plus qu’en pompier, mais au lieu de s’efforcer de les résoudre, il enfonce le pays dans une course vers l’abime. Les élections ? Ben voyons, il n’y a qu’à les réaliser selon la loi de 2008 ! Apparemment aucun de ses super conseillers ne lui a soufflé que cette loi avait été amendée en 2010, qu’elle ne tient pas compte de la Constitution elle-même maladroitement amendée, comme par exemple le quota de 30% en faveur des femmes. Mais les Article 231, et 232 servent ses desseins, en fait, un coup d’état programmé contre le Parlement, en janvier 2014. Ce qu’il y a d’intéressant avec Martelly c’est qu’il "annonce la couleur" et il suffit d’écouter ses élucubrations pour savoir ce qu’il prépare. Il est probablement madré, mais il ne démontre pas d’intelligence politique et on se demande combien de ses collaborateurs, qui n’osent pas le contredire, se rendent compte qu’il les entraine dans sa chute. 
C’est le cas de leur dire : Reveillez-vous avant qu’il ne soit trop tard…

Peuple Haitien, Nous du RDNP, nous n’avons pas peur. Martelly dispose de divers instruments de la Puissance Publique, de certains éléments de l’Administration alors que nous savons que la grogne encore passive gagne plusieurs secteurs. Je le dis avec calme et sérénité : Moi, je n’ai pas peur. Je sais que la politique telle qu’elle se pratique, réserve des dangers et je sais que n’importe quoi peut m’arriver ; de vulgaires tracasseries à des actes contre ma personne ou celle de mes amis. J’ai confiance en la protection divine en tant que chrétienne. Et je crois en la perspicacité de la nation, ce qui ne m’empêche pas d’etre vigilante. J’en appelle à mes compatriotes : quelque soit ce qui m’arrive, ne cherchez pas les coupables. Cette attaque est un acte avant-coureur d’autres plus dommageables à venir. Le combat que je mène comporte des risques face à un personnage qui ne respecte rien.
Un vent mauvais souffle sur l’Etat… Il n’est pas vrai qu’un peuple a le gouvernement qu’il mérite. Le pays a eu la malchance de se voir imposer Michel Martelly. Mais aucun madichon n’est définitif. A nous, patriotes qui travaillons pour l’établissement de l’état de droit, base de la démocratie, de la morale en politique, de l’honnêteté et de l’efficacité dans la gestion des affaires de l’Etat, de faire en sorte que cette parodie de pouvoir s’achève

Port-au-Prince, le 2 août 2013

Sunday, July 21, 2013

In Tribute to Thony Belizaire



The great Haitian photographer Thony Belizaire, who for many years worked with Agence France-Presse and expertly and sensitively covered some of his country's most tumultuous times over several decades, passed away at a hospital in Port-au-Prince on Sunday. The Haitian website AlterPresse has an article (in French) on his passing here.

Thony was a great friend to those of us who worked in Haiti and, like so many Haitian journalists I have met over the years, a true inspiration in the level of professionalism and dedication he maintained even in the face of frequent adversity that would have overwhelmed lesser individuals.

Rest in peace, my brave friend.

You will be missed.

MD

Saturday, July 6, 2013

Full Text of Statement by Sherlson Sanon

Les troublantes accusations de Sherlson Sanon contre Joseph Lambert, Edwin Zenny et consorts

Déclarations faites par-devant notaire et rendues publiques par le RNDDH

Publié le vendredi 5 juillet 2013

Les dessous des jeux politiques en Haïti : Témoignages d’un ex-enfant soldat aujourd’hui membre d’un gang armé

1. Introduction

Je m’appelle Sherlson SANON. Identifié par Ie Numéro de ma Carte d’Identification Nationale : 02-01-99-1988-12-00245, je suis né à Jacmel le 16 décembre 1988.

En 1999, j’étais âgé de onze (11) ans et en situation précaire, lorsque j’ai été approché par l’ex-Sénateur Joseph LAMBERT, aujourd’hui Conseiller du Président de la République Joseph Michel MARTELLY, qui m’a introduit dans Ie secteur criminel.

J’ai spontanément décidé d’arrêter mes activités criminelles. C’est pourquoi, tout en me mettant à la disposition de la Justice, Ie 12 mars 2013, je me suis rendu au Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) en vue de faire ce témoignage.

II. Mon enrôlement à titre de transporteur de drogue

En 1999, l’ancien Sénateur Joseph LAMBERT m’a proposé d’être son ami car, il voyait en moi, me disait-il, un jeune garçon intelligent et plein d’avenir. A cette époque, Joseph LAMBERT n’était pas encore Sénateur. Cependant, il était très proche du Sénateur d’alors, Fourel CELESTIN.

C’est ainsi que j’ai intégré la base KAKOS, localisée à la Rue Sainte Anne, à Jacmel. Mon nom d’opération est Andrébert SANON. J’ai été nommé ainsi par l’ex-Sénateur Joseph LAMBERT lui-même qui s’est aussi chargé de mon instruction en matière de crime. En effet, j’ai reçu une formation en reconnaissance de cocaïne. J’ai aussi appris à faire usage d’une arme à feu, à conduire les automobiles et les motocyclettes, avant de recevoir des matériels de travail, savoir, des gants, des armes, des munitions, etc.

Après ma formation, l’ex-Sénateur Joseph LAMBERT m’a engagé pour assurer Ie transport de cargaisons de drogue. Je devais transporter ces cargaisons de Ia Rue de la Ravine à Lamandou, chez un agent de sécurité d’alors de Joseph LAMBERT, dénommé Kern DESAMOUR. Je recevais deux mille (2000) gourdes pour ce travail.

Au fur et à mesure que je travaillais, l’ex-Sénateur me léguait d’autres responsabilités comme Ie transport de cargaisons d’armes à feu ou Ie transport de cargaisons de drogue en des endroits éloignés. En effet, j’ai aussi l’habitude de transporter de la drogue pour l’actuel Commissaire du gouvernement près Ie Tribunal de Première Instance de la Croix des Bouquets, Me Lenny THELISMA, ce, pour Ie compte de l’actuel conseiller du Président Joseph Michel MARTELLY. Cependant, Me Lenny THELISMA qui habite Martissant 7, ne reçoit pas la drogue chez lui, mais au Carrefour Fleuriot.

Parallèlement, Ie Sénateur Joseph LAMBERT m’a conseillé d’abandonner mes études, arguant que les documents, les certificats de fin d’études ne rapportent rien en Haïti. II m’a affirmé qu’il pourrait me les faire avoir, sans qu’il ne me soit nécessaire d’aller à l’école. De plus, il m’a promis une voiture, une maison et un emploi au niveau de la fonction publique.

L’ex-Sénateur Joseph LAMBERT a aussi loué une maison où les membres du gang KAKOS sont hébergés lorsqu’ils rentrent à Port-au-Prince, notamment pour des missions. Cette maison est située au # 29, Impasse Wallace, Route de Frères. De plus, Ie Commissaire du Gouvernement près Ie Tribunal de Première Instance de la Croix des Bouquets, Me Lenny THELISMA a mis sa propre maison, localisée à Martissant 7, à la disposition de la base KAKOS.

Cette base est composée d’au moins dix-sept (17) individus. II s’agit de :

1.Edner COME connu encore sous Ie nom de Jackson TRAVELINO, actuellement recherché par la Police Nationale d’Haïti (PNH) dans Ie cadre de l’enquête judiciaire relative au démantèlement du gang dirigé par Clifford BRANDT.

2.Yvener POMPY

3.Herlain THELEMAQUE, un aspirant policier

4.Alain MOISE

5.Jude MILIEN

6.Fabienne LOUIS

7.Eddy JEAN

8.Jean Edwidge ROY connu encore sous Ie nom de Papouche ROY

9.Sherlson SANON connu encore sous Ie nom d’Andrébert SANON

10.Saint-Fleur ROY

11.Sony LAMBERT

12.Yves JOACHIM

13.Raymond FRID

14.Berthony alias Tchampan

15.Amounou ainsi connu

16.Gregory ainsi connu

17.Design ainsi connu

III. Les premiers crimes que j’ai perpétrés

a. Assassinat d’étrangers à Jacmel

En 1999, moi, Sherlson SANON, j’ai tué pour Ie compte de l’ex-Sénateur Joseph LAMBERT, une étrangère du nom de Céline MOULIER qui était venue implémenter une organisation à Jacmel. Elle habitait à Civadier. J’ai reçu deux mille (2000) gourdes pour cette exécution. Le jour du crime, j’étais accompagné de Alain MOISE. Ce dernier est un agent de la Police Nationale d’Haïti (PNH). Lorsque je l’ai exécutée à hauteur de la route de Makary, Céline MOULIER pilotait une Toyota double cabine, blanche. Le même jour, Ie père de Ia victime, Fernand MOULIER, a aussi été assassiné par Alain MOISE.

Le gang a reçu l’ordre de conduire Ie véhicule de Céline MOULIER au garage de Jacky CAROLLI, situé à St Cyr, Jacmel. Les pièces du véhicule ont été vendues. La carcasse se trouve encore au garage. Apres l’assassinat des deux (2) étrangers susmentionnés, j’ai été emmené en République Dominicaine, au Bahia Prencipe Hotel Bavaro situé à Punta Cana, en attendant que tout se calme.

b. Cas de Kern DESAMOUR

Kern DESAMOUR était un membre du gang. II assurait Ia sécurité du dépôt de drogue de l’ex-Sénateur. Une fois, il a reçu pour mission de récupérer une cargaison et de l’apporter à l’ex-Sénateur Fourel CELESTIN. Cependant, Kern DESAMOUR a préféré prendre Ia marchandise et l’a vendue à Jacky CAROLLI.

J’ai été chargé d’assassiner Kern DESAMOUR pour cet écart de conduite. Le 30 octobre 2006, j’ai exécuté Kern DESAMOUR. Je lui ai administré trois (3) balles alors qu’il se trouvait dans un bar restaurant situé à Lamandou. Lors du crime, Yvener POMPY, un autre membre du gang, spécialisé notamment dans les exécutions, était présent. L’arme du crime m’a été remise spécialement par l’ex-Sénateur Joseph LAMBERT. Après l’assassinat de Kern DESAMOUR, des policiers basés à Jacmel ont reçu l’ordre de dire que ce dernier a été tué par un policier.

Parallèlement, j’ai été encore emmené en République Dominicaine, ou j’ai passé trois (3) mois, logé au même hôtel, le Bahia Prencipe Hotel Bavaro situé à Punta Cana. A chaque fois, toutes mes dépenses étaient prises en charge par l’ex-Sénateur qui me rendait visite chaque mois.
Après une retraite de trois (3) mois, l’ex-Sénateur est venu me chercher. Arrivé à Jacmel, il m’a offert une moto qu’il a lui-même achetée chez Edo Zenny pour une somme de trente-cinq mille (35.000) gourdes.

IV. Ma présentation au Sénateur Edwin ZENNY

En 2006, en raison des multiples services rendus et surtout, parce que je me suis toujours montré consciencieux dans mes nombreuses tâches, le Sénateur Joseph LAMBERT m’a présenté au Sénateur Edwin ZENNY connu encore sous le nom de Edo ZENNY. A partir de ce moment, j’ai eu deux (2) patrons.

Toutefois, avec le Sénateur Edwin ZENNY, mes contacts se sont multipliés. De plus, mon travail de transporteur est devenu plus important. J’ai été autorisé à prendre les cargaisons chez Jacky CAROLLI et chez Joël CAROLLI pour le compte des Sénateurs Edwin ZENNY et Joseph LAMBERT.

Les cargaisons emmenées à Lamandou étaient toujours sécurisées par Saint-Fleur Roy, Jean Edwidge Roy connu encore sous le nom de Papouche Roy et Eddy JEAN. Aujourd’hui, Eddy JEAN est propriétaire d’une boutique de vêtements localisée à Lamandou 1.

v. Mon implication dans les actes de violence enregistrés lors des élections de 2010

Pour les élections de 2010, le Sénateur Joseph LAMBERT a supporté le candidat à la députation Kénol CHARLES. J’avais pour tâche de remplir les urnes au profit de Kénol CHARLES. J’étais aidé par les autres membres de la base KAKOS. Puis, sécurisé par des agents de la Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), j’ai emmené les urnes au bureau de vote de Meyer, une commune du Sud-est.

Je dois souligner que ces fraudes ont favorisé Ie candidat Kénol CHARLES qui a gagné les élections et est aujourd’hui Député de la circonscription de Cayes-Jacmel.

Après les élections, notamment au début de l’année 2011, le Sénateur Edwin ZENNY s’est rangé du côté de Joseph Michel MARTELLY, consacrant ainsi son divorce temporaire avec le Sénateur Joseph LAMBERT. Pour se venger, le Sénateur Edwin ZENNY nous a offert trois mille (3000) dollars américains à moi et à Yvener POMPY pour incendier son propre véhicule, une Hammer 4X4 de couleur blanche, qui se trouvait alors à Lamandou. Ensuite, il a accusé le Sénateur Joseph LAMBERT d’avoir procédé à cet incendie.

Suite à l’incendie, des agents de la PNH, dont un dénommé Arland BEROUETTE, à la solde du Sénateur Edwin ZENNY, se sont rendus à Lamandou et ont déclaré dans leur procès-verbal avoir remarqué le véhicule du Sénateur Joseph LAMBERT qui prenait la fuite.

VI. Quelques exemples d’autres crimes perpétrés par le gang Edo ZENNY / Joseph LAMBERT

1. Le 1er septembre 2012, j’ai ete engage par le Sénateur Edwin ZENNY pour exécuter Reyista DESAMOUR. Ayant échoué après plusieurs tentatives, un prêtre du vodou, Jean Marie DOMOND, a reçu dix mille (10.000) dollars américains pour faire Ie crime. Ce dernier a été par la suite arrêté Ie 16 octobre 2012. Jean Marie DOMOND se trouve aujourd’hui à la Prison Civile de Jacmel. La petite fille de Reyista DESAMOUR a, pour sa part, reçu une balle à la cuisse.

2. Le 17 novembre 2012, à Jacmel, le gang KAKOS a pris part à l’enlèvement suivi de séquestration 
du petit Jorym Sam ETIENNE, âgé de trois (3) ans. Ce crime a été perpétré sur instigation du Sénateur Edwin ZENNY qui est l’amoureux d’une jeune fille habitant la maison. Les proches de la jeune fille reprochaient à cette dernière d’entretenir une relation amoureuse avec le Sénateur, un homme marié qui, de surcroit, entretient plusieurs maitresses. Cette dernière a rapporté les faits au Sénateur qui, pour leur donner une leçon, a ordonné l’enlèvement de Jorym Sam ETIENNE. Il n’était pas prévu de tuer l’agronome Jean Marie Patrice ETIENNE. Cependant, celui-ci, croyant qu’il avait affaire à des voleurs, a tiré le premier. Un des bandits, Alain MOISE, a reçu un projectile au bras. C’est en ripostant que l’agronome Jean Marie Patrice ETIENNE a été tué. Pour libérer Jorym Sam ETIENNE, la famille a dû payer la rançon de quarante mille (40.000) dollars américains.

3. Deux (2) autres assassinats ont été perpétrés pour le compte du Sénateur Edwin ZENNY, Ie 5 février 2013. Ces deux (2) individus ont été tués parce qu’ils ont frappé Ie véhicule du Sénateur Edwin ZENNY. Ils ont été criblés de balles. Il s’agit de Jerry DARTOIS et de M. C Hammer DARTOIS. Pour ce travail, le Sénateur Edwin ZENNY a offert Ia somme de mille cinq cents (1.500) dollars américains à Yvener POMPY, à Eddy JEAN et à Berthony ainsi connu alias Tchampan. lIs étaient montés à bord d’une motocyc1ette immatriculée MC 7030.

4. Le 6 mars 2013, Ie Sénateur Joseph LAMBERT m’a confié quatre (4) armes de calibre 9 millimètres à apporter à l’une des ramifications de la base KAKOS, à La Saline. J’ai remis ces armes à Yvener POMPY et à Jean Edwidge Roy, connu encore sous Ie nom de Papouche Roy.

5. Le 5 avril 2013, le gang KAKOS a reçu une mission de l’ex-Sénateur Joseph LAMBERT de se rendre à Marigot, dans la maison de Jetho SANON, l’officier de l’Etat Civil de cette commune. Le gang a emporté seize (16) boites en carton remplies de drogue. Cette drogue a été emmenée chez Christophe LAMBERT, à Breman.

6. Le 7 avril 2013, l’ex-Sénateur et Conseiller du Président de la République m’a donné six (6) armes à feu de calibre 9 millimètres, avec pour mission de les apporter à La Saline et de les remettre à Raymond FRID, Jean Edwidge Roy, Fresny BALTAZAR, Jude MIILIEN, etc.

7. Le 10 avril 2013, plusieurs membres du gang, montés à bord de deux (2) véhicules dont celui du Sénateur Edwin ZENNY, immatricule OF 00828, piloté par Edner COME, et une Land Cruiser grise, appartenant à Joseph LAMBERT, ont transporté six (6) boites de cocaïne de Jacmel à Ouanamithe. Cette drogue a été livrée à une autorité de la ville. Eddy JEAN, Berthony alias Tchampan, Alain MOISE, et moi-même nous nous trouvions dans le second véhicule.

8. Cacite BERTRAND, un cousin de ma mère, a été tué à Peredo par Alain MOISE. II était un commerçant. II lui était reproché d’avoir des opinions politiques contraires à celles de l’ex-Sénateur Joseph LAMBERT.

9. Dalbert BERTRAND a été tué par Eddy JEAN, et Yvener POMPY, sur ordres du Sénateur Joseph LAMBERT.

VII. Les ordres que j’ai choisi de ne pas exécuter

En février 2013, l’ex-Sénateur Joseph LAMBERT m’a engagé pour assassiner le député Sorel JACINTHE. II m’a donné une bouteille que je devais placer à l’intérieur ou sous Ie véhicule du Député Sorel JACINTHE, une Land Cruiser de couleur or. De plus, il m’a donné un portable avec, enregistré, un message vocal prétextant que le Député Anel BELIZAIRE avait communiqué avec le Député Sorel JACINTHE et qu’il lui avait fixé rendez-vous à La Saline.

J’ai aussi reçu pour mission de déposer, dans le véhicule du Sénateur Moise JEAN CHARLES, une cargaison de drogue pour qu’une arrestation soit orchestrée à l’encontre dudit Sénateur. J’ai commencé par exécuter ce travail. J’avais déjà en ma possession la drogue. Tout était planifié. J’ai finalement décidé de ne pas donner suite. De plus, je devais aussi procéder à l’identification et à l’exécution du Député Levaillant LOUIS JEUNE avant le 29 avril 2013.

Selon toute vraisemblance, l’ex-Sénateur Joseph LAMBERT tient à éliminer les Députés Sorel JACINTHE et Levaillant LoUIS JEUNE en raison des déclarations de ces derniers sur les ondes de plusieurs stations de radio de la Capitale, selon lesquelles l’ex-Sénateur ne peut vivre en Haïti sans le bénéfice de l’immunité parlementaire ou la couverture d’un pouvoir politique.

VIII. Membres de l’appareil judiciaire impliqués dans les actes

Les chefs du gang KAKOS, savoir l’ex-Sénateur Joseph LAMBERT et le Sénateur Edwin ZENNY, contrôlent l’appareil judiciaire du Sud-est. Lorsque les membres du gang sont arrêtés, ils interviennent eux-mêmes et, souvent, les membres du gang KAKOS sont remis en liberté.

IX. Conclusion

Pour me pousser à exécuter ces ordres que j’ai choisi d’ignorer, l’ex-Sénateur Joseph LAMBERT m’a encore une fois promis sa Toyota Prado, une maison, un emploi pour moi et aussi un emploi pour ma femme. Toutefois, je ne veux plus travailler pour l’ex-Sénateur et Conseiller Joseph LAMBERT ni pour le Sénateur Edwin ZENNY.

Lorsque j’en ai fait part à l’ex-Sénateur Joseph LAMBERT, ce dernier a passé aux autres membres du gang KAKOS, des instructions claires et précises pour que je sois exécuté.
Je m’attends donc à mourir à n’importe quel moment. C’est pourquoi, pour l’histoire et pour la vérité, j’ai fait ce témoignage afin que nul n’ignore les dessous des jeux politiques en Haïti dont j’ai été victime, sous l’attrait du gain facile.

Fait a Port-au-Prince, le 23 avril 2013

Sherlson SANON

Vu UNIQUEMENT POUR LA CERTIFICATION MATERIELLE DE LA SIGNATURE DE SHERLSON SANON, CONNU ENCORE SOUS LE NOM D’ANDREBERT SANON, IDENTIFIE AU NUMERO 0201-99-1988-12-00245 QUI L’A APPOSEE EN NOTRE PRESENCE, CE VINGT TROIS AVRIL DEUX MILLE TREIZE : PORT-AU-PRINCE, LE 23 AVRIL 2013 Me Jean Beaubrum L. Rony, Notaire Public

Wednesday, June 19, 2013

RNDDH: Impunity Continues in Haiti

The Haitian human rights group Réseau national de défense des droits humains has released its report of human rights conditions in the country during the second year of the Martelly government, the full text of which can be read here.

Among some of the "highlights":

1.
After the 17 April 2012 murder of PNH officer Walky Calixte, the Haitian deputies accused of involvement in the slaying, Jean Baptiste Nzounaya Bellange and Rodriguez Séjour, still have not been charged or tried. Meanwhile, Walky Calixte's family and former colleagues in the PNH have been attacked and, in some cases (PNH officer Jean Richard Hertz Cayo), murdered.

2.

After the 18 April 2012 murder of Octanol Derissaint, allegedly by Martelly adviser Calixte Valentin, while held at the Commissariat du Canapé-vert in Port-au-Prince, Valentin continued to provide advice to the Martelly government, go out to eat and to sleep in his own home at night. On 8 November 2012, judge Fermo-Judes Paul dismissed the case. To date neither Calixte Valentin nor anyone else has been tried for the murder of Octanol Derissaint.

3.

After CEP (electoral council) president Josué Pierre-Louis is accused on 26 November 2012 of raping and assaulting Marie Danielle Bernardin, the victim is essentially treated as a criminal by Haiti's justice system and subject to threats of violence by Pierre-Louis' supporters. She withdraws the case and it is dismissed. One can only assume that M. Pierre-Louis is still a welcome guest in the halls of MINUSTAH, the government and others as Haiti prepares for it's long-delayed elections.

Anyone who wonders of the ongoing challenge posed by impunity in Haiti needs solely to look therein.

Sunday, June 2, 2013

The Saint-Marc Massacre: The Evidence

In terms of evidence that a mass killing of opponents of the government of Haitian President Jean-Bertrand Aristide and otherwise politically uninvolved civilians occurred in the central town of Saint-Marc in February 2004, and that, in violation of Article 268 of the Haitian constitution, armed civilians were working jointly with the national police, we have the following documentation:

"Haitians flee unrest in port city," in The Chicago Tribune, published February 10, 2004.

"Situation de terreur a Saint Marc," on the Radio Metropole website, February 16, 2004.

"Town taken from rebels feels heat of reprisal," in The Miami Herald, February 24 , 2004.

"Massacre de La Scierie: la NCHR souhaite un proces exemplaire," on the Radio Metropole website, March 31, 2004.


"Condemning Aristide's Largest Massacre," press release from the National Coalition for Haitian Rights (later RNDDH, April 2, 2004.

"The La Scierie Massacre," in Le Nouvelliste, April 17, 2005.

"Open letter to Louis Joinet, the United Nations' independent expert on the situation of human rights in Haiti, from Charlienor Thompson, coordinator of the Association des Victimes du Genocide de la Scierie (AVIGES)," published on June 12, 2007.

"HAITI: 'We Have Never Had Justice'," in the Inter Press Service, July 21, 2009.

As well as references in the following books:

Deibert Michael. Notes from the Last Testament: The Struggle for Haiti. New York: Seven Stories Press, 2005.

Hadden, Gerry. Never the Hope Itself: Love and Ghosts in Latin America and Haiti. New York: Harper Perennial, 2011.

Klarreich, Kathie. Madame Dread: A Tale of Love, Vodou, and Civil Strife in Haiti. New York: Nation Books, 2005.

In addition to these sources, there are also the raw notes from a Human Rights Watch delegation that visited Saint-Marc in March 2004 and whose research reflected, in every detail, the reporting and analysis included above.

As to whether or not the Aristide/Neptune government were aware that Bale Wouze were illegally operating alongside the police, there can be no doubt this was the case as Mr. Neptune was quoted during his visit to Saint-Marc - at the height of the violence - that '"the national police force alone cannot re-establish order."

The full text of that article can be read here.

I suppose one could make an argument that this vast collection of information, produced by individuals and entities operating at different times and in autonomy from one another, is part of a vast, organized conspiracy, but, as I said before, I do not believe that is an argument that a reasonable person could take seriously.

The people who were victimized under the governments of Mr. Duvalier and Mr. Aristide deserve justice, no matter how politically unfashionable it may be to say so today.

Saturday, May 11, 2013

Attacks against Radio Télé Ginen

Journalists from the Haitian news outlet Radio Télé Ginen attempting to cover the May 8 court appearance of former president Jean-Bertrand Aristide - who was being questioned in connection with the April 2000 murder of journalist Jean Dominique - were reportedly attacked, as was their vehicle, by Mr. Aristide's partisans. Both the Association des Médias Indépendants d’Haïti (AMIH) and the Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) have condemned this incident, which is reminiscent of the hostility and violence towards the press displayed by Mr. Aristide's government and his Fanmi Lavalas political party before and during his 2001-2004 tenure in office.

For the AMIH and ANMH declarations (in French), please see the following links: L’AMIH condamne aussi l’attaque de manifestants pro-Lavalas contre Radio Télé Ginen and L’ANMH condamne l’agression contre Télé Ginen.

Video footage of some of the attacks in embedded below.


Tuesday, April 30, 2013

Trailer for the film Deported

Here is the new trailer for the documentary Deported, done my good friend Chantal Reganult and Rachèle Magloire. In 2009, I wrote about the plight of deportees sent from the United States to Haiti here.


Monday, April 15, 2013

Belo - Lakou trankil

...It's not all politics.


Full Exchange with Mark Weisbrot of the Center for Economic and Policy Research

(I found this in the "Drafts" section of this blog from years ago. Apparently I never got around the publishing it. Reviewing it now, I think I was far too kind to Weisbrot, a thoroughly dishonest man. Here it is, for the record. MD)

Back in December 2005 I stumbled across one of the most poorly informed articles about Haiti that I had ever read in the form of the piece "Undermining Haiti" by Center for Economic and Policy Research co -director Mark Weisbrot, a man with virtually no experience at all in the country and even less grasp of its complicated recent history. I responded with a letter to the publication saying, among other things, that "articles like this, hatched in a cocoon of ideology where rude reality never intrudes, do little to help that long-suffering country." Weisbrot then responded with a libelous tirade against me that one Haiti observer wrote was "pretty pathetic" and which "confirms exactly what you are accusing him of." When I approached then-Nation editor Karen Rothmyer about correcting such libel, I received a pouting response that "if you feel strongly, I'll get our lawyers involved." So much for informing the public, I guess.

Still, I think it might be useful to dismantle some of Weisbrot's more egregious dishonesty in public view, so I include the below letter (expanded from what I had intended to send The Nation) for readers' edification. Perhaps some day Mr. Weisbrot will get out from behind his desk and experience the places he opines about at ground level. I certainly encourage it.

MD


Michael Deibert's response to Mark Weisbrot's letter to The Nation magazine  

While Center for Economic and Policy Research co-director Mark Weisbrot's inaccuracies might pass without notice in Washington, (see Mr.Weisbrot's article "Undermining Haiti" in The Nation, Dec. 12), to those of us who have been on the ground in Haiti, it is clear that Weisbrot might benefit in his analysis by a quick review of Haiti's recent history. For journalists who have been privileged with the trust of Haiti's poor majority to tell their stories, it is our duty to reiterate the facts that individuals such as Weisbrot, perhaps unwittingly, do their best to muddy, first in his article, and now in his letter to The Nation responding to my critique of said article (that full exchange follows this email).

In his letter responding to my critique of his article, Weisbrot writes: "Most of the Fanmi Lavalas leadership and activists are in jail, hiding or exile. Nothing approaching this magnitude of state-sponsored violence or repression existed under Aristide."

False, in several aspects. Despite the continuation of brutality and impunity under the interim government that was one of the hallmarks of the Aristide years,  many Lavalas leaders, such as cabinet minister Leslie Voltaire, former Senate president Yvon Feuillé, former Chamber of Deputies presidents Rudy Herivaux and Yves Christallin, former Milot mayor Moise Jean-Charles, Aristide's first prime minister during his second term Jean-Marie Cherestal and others still operate with freedom throughout Haiti and, indeed, are still actively involved in politics. As someone who was in Haiti from December 2003 until June 2004 (one of many periods spent living in the country), I can truly say I have rarely seen greater state-sponsored violence or terror than those of us in Haiti witnessed during the final months of the Aristide government. Please refer to my book, Notes from the Last Testament (Seven Stories Press) or reports filed by National Public Radio's Gerry Hadden here and here, to cite but two examples), the Haitian organization AlterPresse, or a myriad of other
sources, for elaboration.

Weisbrot writes: "There is little evidence that the Aristide government "actively thwarted" the investigation of the murder of journalist Jean Léopold Dominique."

False. On March 3rd, 2002, on her daily broadcast on Radio Haiti-Inter, Michele Montas, Mr. Dominique's widow and 2002 winner of the Maria Moors Cabot Prize for excellence in journalism from Columbia University, said the following, referring explicitly to the Aristide government's undermining of the investigation, and investigating judge, Claudy Gassant:

On this same date last year, March 3, 2001, President Jean-Bertrand Aristide came to Radio Haiti to express his support publicly for the judicial inquiry and pledge that the executive branch of government would make available to justice the resources needed to investigate the April 3, 2000 assassinations at Radio Haiti. Today, twenty-three months later, facts are speaking louder than words: Fact: The Chief of State, who has the direct and exclusive authority to renew Judge Gassant's mandate, has still not done so although that judge diligently and systematically conducted the investigation for sixteen months with courage and competence. . . . Facts: All the resources, i.e., logistical, technical and financial made available in this judicial case by the preceding government have been cancelled. The special and relatively modest funds which had helped in the success of the trials of Raboteau and Carrefour Feuilles, as well as the funds allocated, among other resources, to the work of the first two investigating judges assigned to the murder cases of Jean Dominique and Jean-Claude Louissaint, allowing them to follow the leads of a difficult investigation in several
areas of the countries, were cancelled.

The fact that the Aristide government directly stonewalled the Dominique murder investigation has since been re-confirmed to me, both by Ms. Montas herself and by numerous other sources in Haiti. At a press conference held by the Radio Haiti-Inter staff on April 3, 2002 (which I attended), Radio Haiti Inter reporter Sony Esteus said that:

Manoeuvre after manoeuvre has been made by the justice minister, by  the dean of the civil court, by the 21 May Senate and by the police in order to block the investigation. The person who believes he can deliver the coup de grace is President Aristide. We say the coup de grace because President Aristide, as head of state, has blocked the investigations for four months...President Aristide is chief of a political party that controls the executive, legislative and judicial branches of government and he has blocked this investigation at every turn. We demand the president renew the mandate and ensure the security of Judge Gassant. 

Weisbrot writes: "(Deibert) claims that thugs acted in December with "visible collusion with police," but that is simply an allegation."

False. During the attack on the university on December 5, 2003, employees of the nearby Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL) run by Michèle Pierre-Louis, the former sister-in-law of a well-known slain priest, Jean Pierre- Louis and a pair of visiting French diplomats watched the violence from the organization's headquarters on Avenue Christophe and later released a scathing press release in which they recounted the scene, which read, in part, as follows:

We saw groups of pro-governmental militia . . . regroup in front of our building, visibly preparing to attack the student demonstration scheduled for that day. We saw their arms displayed, ranging from firearms, wooden and iron sticks, rocks and other objects capable of hurting and killing. We saw their chiefs, men and women, also armed, equipped with walkie-talkies and cellular phones, organize and give orders to the commandos that were to attack the students. We saw the police, not neutral as has been reported, but acting as accomplices to the militia. On several occasions, during that day of horror and shame, the police opened the way for the chimere attack and also covered their backs. We saw children aged between twelve and fifteen, some in school uniforms, used by the Lavalas militia to throw rocks and attack the students with fire arms.

Those present during the attack, and footage in the filmmaker Arnold Antonin's documentary about the Aristide government's bloody denouement, GNB Kont Attila, have since confirmed this version of events.

Weisbrot writes: "Aristide made concerted efforts to reform the justice system and to address the root causes of the country's violence."

False. After driving two judges - Jean Sénat Fleury, and Claudy Gassant - off of the Jean Dominique case, in mid-April 2002, the Aristide government succeeded in pressing Henry Kesner Noel, magistrate of the city of Saint Marc, into signing an arrest warrant charging former dictator Prosper Avril with orchestrating the 1990 massacre of peasant farmers in the village of Piatre, in central Haiti, even though the massacre occurred after the dictator had been ousted from power. Following the signing of Avril's arrest warrant, Justice Noel fled Haiti for Florida, saying that Aristide officials - Noel mentioned Secretary of State for Public Security Gérard Dubreuil by name - had forced him to sign the warrant and he feared for his life should he remain in Haiti. The Aristide government's actions in this event were a blatant violation of Article 60 of Haiti's constitution, which delegated firmly the independence of the executive and judicial branches of government. In January 2003, when Judge Marcel Jean, the investigating judge in charge of Aristide-loyalist Amiot Metayer's case in the city of Gonaives, attempted to board a plane to the United States on, he discovered that his name was on a list of those banned from leaving the country by Interior Minister Jocelerme Privert. Jean's passport was seized, and he was denied the right to leave the country. Many viewed the move as an attempt to force Jean to "legalize" Metayer's jailbreak of August 2 the previous year. Eventually, Jean slipped out of the country and went into exile. Rosemond Jean, who helped form and became the spokesman for the Coordination Nationale des Societaires Victimes (CONASOVIC) on behalf of the victims of the co-operative scandal, was held from September 2002 until March 2003 without trial. 

The list goes on and on. Another example of Aristide's commitment to the rule of law was the speech he gave gave while visiting Haiti's police headquarters in June 2001, Referring to *zenglendos*?the
Kreyol term for common criminals that had become an all-purpose catch phrase for referring to people that those in a position of power in Haiti wanted to eliminate, Aristide said that "If a zenglendo stops a car out on the street, takes the car keys, forces the driver to get out and drives away with the vehicle, then that person is guilty. You do not need to take him to court to answer to the judge, because the car does not belong to him. If a criminal carries out physical violence against somebody out in the street with intent to kill that person, you do not need to wait for that criminal to appear before the judge, you can prevent that murderer from taking action. When it has to do with criminals it is zero tolerance. Period and full stop." So much for due process. 

Following the murder of journalist Brignol Lindor in December 2001, his killers - members of a pro-government gang called Domi Nan Bwa in the provincial city of Petit Goave who readily confessed to their crime - announced that they had meted out "zero tolerance" to Lindor.

Weisbrot writes: "Since all governments commit mistakes and abuses, this argument can always be constructed; it is perhaps easier to do so for a very poor country where the rule of law is not well established. Deibert's efforts fall squarely within that dishonorable tradition."

As Mao's defenders in the West such as the journalists Felix Greene, Anna Louise Strong, Edgar Snow and the economist Gilbert Etienne, attempted to deny the terrible reality of the suffering inflicted on the Chinese people during The Great Leap Forward, when tens of millions of people died needlessly, most of starvation, on the alter of Mao's vanity, so Mr. Weisbrot would appear to be dancing perilously close to his own "dishonorable tradition," that of the Western observer who believes that the lives of the world's poor are some how more expendable to bring about a desired political reality than their own sheltered, pampered existence.

As the noted Haitian filmmaker Raoul Peck has written about Haiti and the serial defenders of the Aristide government's excesses: "It became a habit among the tyrant's "friends," in particular among his American friends in the pseudo-left sector, to downplay these trends, or to hold his entourage
responsible. Is this to say that there are crimes condemnable in a western country but acceptable in Haiti? Are journalists' assassinations, threats, the dismissal of judges who are honest or not "flexible" enough, the forced exile of bothersome adversarie, ?are these "acceptable?" Do we only deserve a dime store version of democracy? A patronizing conceit that "low-end" democracy is good enough for "poor" Haitians?"

Whether Mr. Weisbrot is deliberately spreading misinformation, or is simply ill-informed in opining about things he has little first-hand knowledge of, is a matter for him to explain. But I think, given the evidence of his deception, he owes Haiti's poor majority greater intellectual and historical rigor when commenting on their struggle than he has thus far displayed.


Michael Deibert
New York City

Tuesday, March 19, 2013

Michael Deibert's Haiti Bookshelf

18 March 2013

Michael Deibert's Haiti Bookshelf

The Huffington Post

(Read the original article here)


Despite its image of relentless poverty and political unrest, Haiti is the most beguiling and charming of destinations for foreign observers, but also one of the most maddeningly complex. From broad brushstrokes outlining the surface of events, outsiders, often devoid of context, are sometimes forced to draw not-always-accurate conclusions. As the place that gave me my start as a foreign correspondent and which was the subject of my first book, Notes from the Last Testament: The Struggle for Haiti (Seven Stories Press, 2005), Haiti has always had a special place in my heart and trying to inject some history into the discussion of the country has become something of a personal mission. Below are several books that I think would add greatly to our general understanding of Haiti. Though I am sure readers would care to add their own to this list (and though I am sure I have forgotten something essential), this strikes me as a good place to start. MD


Nonfiction

Divine Horsemen: The Voodoo Gods of Haiti by Maya Deren
This book, poetic and impressionistic much like the author's more-famous experimental cinema, was the result of years of immersion in Haiti's religious culture, and acts as a worthy companion to the film of the same name.

Papa Doc: Haiti and Its Dictator by Bernard Diederich & Al Burt
This book by two veteran journalists bring to life the tyranny of the dictator François "Papa Doc" Duvalier, who ruled Haiti from 1957 to 1971 and set a bloody benchmark for despots ever since.

Island Possessed by Katherine Dunham
A memoir by the famous African-American choreographer, who lived in Haiti and became the lover of its future president, Dumarsais Estimé, this book is eloquent testimony to the power of Haiti to move and change those who visit her.

The Prophet and Power: Jean-Bertrand Aristide, the International Community, and Haiti by Alex Dupuy

This important book by the Haitian sociologist and Wesleyan University professor looks with an unsentimental lens at the the second mandate of Haiti's twice-ousted president, Jean-Bertrand Aristide.

Never the Hope Itself: Love and Ghosts in Latin America and Haiti by Gerry Hadden
A former National Public Radio correspondent who covered Haiti's chaotic 2000 to 2004 era gives us an eyewitness account of how the government of Jean-Bertrand Aristide came to an end amidst a tidal wave of corruption, violence and dashed dreams.

Written in Blood: The Story of the Haitian People 1492-1995 by Robert Debs Heinl and Nancy Gordon Heinl

The best general history of Haiti available in English comes from perhaps an unlikely source, a former chief of the U.S. naval mission to Haiti who ran afoul of dictator François Duvalier. Nevertheless, over a gripping 889 pages, the military man and his journalist wife sustain a compelling narrative of Haiti's tumultuous history, resurrecting names and events that have been all-but-forgotten in most English-language writing on the subject.

Voodoo in Haiti by Alfred Métraux
The result of travels through the Haitian countryside by the Swiss Métraux along with his friend, the great Haitian author Jacques Roumain, this decades-old work remains the best overview of Haiti's syncretic indigenous religion.

Red and Black in Haiti: Radicalism, Conflict, and Political Change, 1934-1957 by Matthew J. Smith

This book by a young Jamaican historian covers the period between the departure of the U.S. Marines after a 20-year military occupation and the coming to power of François Duvalier. In doing so, it demonstrates how the dysfunctional nature of Haiti's politics cannot be blamed on a single source, but is rather the product of decades of political and economic miscalculation and ill-intention on the part of both Haiti's leaders and the international community.

Bonjour Blanc: A Journey Through Haiti by Ian Thomson
The English author's experiences traveling through Haiti may be 25 years old, but this book reveals the colour, grime exhilaration and despair which foreigners often experience when ranging through Haiti better than almost any book before or since.

The Rainy Season: Haiti Since Duvalier by Amy Wilentz
A beautifully-written account of the years immediately following the fall of the 29-year Duvalier family dictatorship, this book also served to bring to international prominence a young Haitian priest named Jean-Bertrand Aristide, whose depressing legacy once he entered politics gave lie to the man's once-rich promise.

Fiction

General Sun, My Brother by Jacques Stephen Alexis
A timeless novel of poverty, oppression and flight, this enthralling work is the most famous by the author, who died in an unsuccessful 1961 attempt to overthrow François Duvalier.

Brief Encounters with Che Guevara: Stories by Ben Fountain
This PEN Award-winning 2007 collection of short stories contains several set in Haiti that are obviously the work of someone who has experienced the country at great length.

Vale of Tears: A Novel from Haiti by Paulette Poujol Oriol
A vivid depiction of Port-au-Prince and the life of a woman whose existence has been one of endless struggle, this book is one of the key works from one of Haiti's most important novelists.

Masters of the Dew by Jacques Roumain
This 1943 novel by a Haitian author and diplomat eloquently addresses the plight of Haiti's peasantry in terms that sadly are as relevant today as when the book first appeared.

Children of Heroes by Lyonel Trouillot
A short novel by the man who is probably Haiti's greatest living author, sensitively translated by Linda Coverdale, this book tells the bleak story of two children attempting to flee a Port-au-Prince slum after killing their abusive father.

En français

The works of the Haitian scholars Roger Gaillard, Suzy Castor and Laënnec Hurbon, novelists such as Gary Victor, and others such as the French anthropologist Gérard Barthélemy, are indispensable to any serious understanding of Haiti.

Sunday, March 10, 2013

A Note on the Passing of Philippe Allouard

To my dear friend Philippe Allouard, who was killed in a moto accident in Léogâne in Haiti yesterday: You knew Haiti better than almost any foreigner I've ever met, and I always learned so much from listening to your perspective. I hope you are sitting on a shady beach somewhere right now chatting with James, Verdure and all our old friends the preceded you, happy and safe. I will join you there some day. My trips to Ayiti Cherie will never be the same without you.

Wednesday, January 30, 2013

Déclaration de Marie Danielle Bernadin

Haiti-Viol : “J’ai décidé d’abandonner les poursuites (…) réaffirmant que j’ai été battue et violée par Josué Pierre-Louis”

lundi 28 janvier 2013

Déclaration de Marie Danielle Bernadin

Document obtenu par AlterPresse



(Read the original article here)

Vu les voies de fait et le viol perpétrés sur ma personne en date du 26 novembre 2012 par le Président du CEP Josué Pierre-Louis dans sa résidence et la plainte déposée au Parquet du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince aux fins de poursuites le 28 novembre de la même année ;

Considérant que depuis ces faits infractionnels le système judiciaire haïtien me traite en bourreau alors que je suis la victime ;

Vu les menaces proférées contre le Juge d’instruction Joseph Jeudilien FANFAN par le frère de Josué Pierre-Louis, Ikenson EDUME, lui-même Juge d’Instruction, le 17 décembre 2012 l’ayant forcé à abandonner le dossier ;

Considérant la désignation d’un nouveau Juge d’instruction en dehors de la loi voulant /qu’en cas d’empêchement d’un juge initialement désigné sur un dossier c’est l’Assemblée Générale des juges qui doit en choisir un autre ;/

Vu la demande de déport adressée au Juge d’instruction Merlan BELABRE le 23 janvier 2013 suivie d’une action en récusation initiée le 25 janvier 2013 pour défaut *d’impartialité et* *suspicion légitime ;*

Considérant la scène horrible offerte par Josué Pierre-Louis et ses partisans dans la matinée du mercredi 23 janvier 2013 alors qu’une confrontation était prévue au Cabinet d’Instruction. Ayant envahi l’espace conduisant au bureau du Juge, ils ont proféré des menaces contre moi et mes avocats, injurié les membres des Organisations féministes qui ont appuyé ma démarche consistant à porter plainte aux fins d’obtenir justice pour cet acte odieux. Le Magistrat Instructeur n’a pu que constater l’impossibilité matérielle de réaliser cet acte d’instruction comme prévu en raison des véhémentes protestations des partisans zélés de l’inculpé. Ce qui rappelle les menaces exercées dans l’enceinte même du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince sur le premier Juge qui était désigné sur le dossier, Joseph Jeudilien FANFAN. Il en infère que ce dossier suscite des intérêts majeurs susceptibles de mettre en péril ma vie et celle de ma famille.

Vu que mes parents ont dû fuir le pays pour échapper aux menaces d’assassinat dont ils étaient l’objet ;

Considérant que ma sécurité n’a jamais été prise en charge par les Autorités haïtiennes conformément aux Conventions Internationales ratifiées par Haïti sur la protection des victimes, alors que l’inculpé bénéficie de toutes sortes de protections. Une situation qui me contraint à adopter le nomadisme comme mode de vie et qui brise mes liens familiaux.

*Vu la déclaration du Président de la République en date du 27 décembre 2012 attribuant ma plainte contre Josué Pierre-Louis à un montage politique contribuant ainsi à influencer l’appareil judiciaire* ;

j’ai décidé d’abandonner les poursuites quant à présent, tout en apportant un démenti formel aux rumeurs faisant croire que j’ai été manipulée par des gens et des Organisations ayant un agenda politique et réaffirmant que j’ai été battue et violée par Josué Pierre-Louis le 26 novembre 2012.

Je remercie mes avocats, les Organisations de défense des Droits Humains SOFA, RNDDH, KAY FANM, POHDH pour leur support inconditionnel.

Vu ma foi chrétienne, je me réfère à 1 Corinthien 6 : 1-8 et à Matthieu 5 : 21-26 et m’accroche au Pardon et à la Justice Divine.

Fait à Port-au-Prince, ce 28 janvier 2013.

Marie Danielle BERNADIN

Saturday, January 19, 2013

A journalist ventures back to a troubled, seductive Haiti

01/18/2013 
A journalist ventures back to a troubled, seductive Haiti

By Michael Deibert

The Huffington Post


(Read the original article here)

In 1996, freshly graduated from university, I went into a local bookstore in Pennsylvania and picked up a volume that ultimately changed my life.

The book was The Rainy Season: Haiti Since Duvalier by journalist Amy Wilentz. Published seven years earlier, it was a chronicle of the fall and aftermath of 29 year Duvalier family dictatorship in that tumultuous Caribbean nation. The writing was crisp and insightful, the political and social drama it depicted Shakespearean, the long struggle it described of a nation trying to form a responsive democracy in the face of local tyrants and international meddling was Sisyphean. Within a year I was in Haiti, a relationship that continues to this day.

Now, 23 years after The Rainy Season, Wilentz, a professor at the University of California at Irvine, returns to the Magic Island with her new volume, Farewell, Fred Voodoo: A Letter from Haiti.

Much has transpired since The Rainy Season, not least of all the apocalyptic January 2010 earthquake that leveled much of the capital and surrounding towns, killing tens of thousands of people. Haiti's two-time president Jean-Bertrand Aristide, a figure who, as much as anything, Wilentz's first book helped solidify in the international imagination, was overthrown not once but twice, in 1991 and in 2004, in circumstances that couldn't have been more different. A United Nations peacekeeping mission, largely unloved and convincingly linked to a strain of cholera that has killed over 7,000 people, has been on the ground for nearly a decade.

Unlike many commentators on Haiti, Wilentz genuinely likes and is stimulated by the Haitians themselves, and, in between despairing observations, in both The Rainy Season and Farewell, Fred Voodoo, she manages to capture the beauty of Haiti, physical and spiritual, something that foreigners writing about the place rarely do.

But despairing and pessimistic would indeed seem to be the most apt adjectives for the book's take on Haiti's post-earthquake landscape.

After Wilentz adroitly points out that what was often commented upon as Haitian "resilience" after the earthquake was in fact more likely post-traumatic shock, she goes on to conclude that "misery in Haiti today is a job creator for the white man" and that "the aid superstructure in Haiti...has created exactly the circumstances in which it becomes indispensable." Acidly and perceptively, she compares the thousands of aid workers, journalists and others who descended on Haiti after the quake as the equivalent of loup garous, the parasitic werewolves of Haitian folk legend.

She wonders why, if in the earthquake's aftermath the international community was able respond so quickly to so many chronic needs in Haiti as access to clean water, these problems could not be addressed before. As she did in The Rainy Season, Wilentz also pays tribute to the political significance of vodou, Haiti's syncretic religion that is too often ignored or caricatured.

Some of the book's anecdotes - from a hapless Haitian-American couple trying to buy land to a relentlessly self-promoting American journalist to a rather overdone portrait of an American doctor - run a bit long, but Wilentz can be darkly humorous in the margins. One American adventurer is described as having "liked to drink a quart of whiskey a day and to chain women up...[His] marriages did not last long." When Wilentz delves into the details of the 2010 privatization of Haiti's state telephone company, Teleco, and the state's torturous relations with the communications giant Digicel and its Irish chairman Denis O'Brien, the book is revelatory.

The book's major shortcoming is an unwillingness to address directly the tangled legacy of Aristide, a man whom Wilentz, as much as any writer, helped to bring to international prominence.

Though in one passage she tellingly recalls Aristide truculently complaining that hundreds of checks sent from abroad to fund his "projects" were not large enough - "not worth cashing," in fact - Wilentz's rather forgiving view gives rather short shrift to voluminous evidence that complicates any benign picture of the former president.

When Wilentz writes about Aristide's paternal relationship with street boys when he was a priest, she omits the far darker turn that relationship eventually took, with Aristide's political party and government helping to organize youth gangs as a bludgeon to use against his political opponents. Those looking for an examination of why virtually the entire top command of Aristide's police force and the upper management of Teleco during his tenure subsequently ended up in prison for drug trafficking and corruption offenses will look in vain, as will those looking for an accounting of the government's often horrific collective punishment against its rivals.

Wilentz herself treads very close to an apt, though inexact, parable for Aristide's rise and fall, when she accurately concludes that, culturally and politically, Haiti most closely resembles "French West Africa."

Like Aristide, Côte d'Ivoire's former president Laurent Gbagbo was once viewed as a champion of democracy as he led opposition to the long dictatorship of Félix Houphouët-Boigny. And like Aristide, once in power Gbagbo began to mimic in every particular the very worst and most anti-democratic tendencies of those he once railed against. After serving as president from 2001 until 2011, Gbagbo was extradited to the International Criminal Court in the Hague to be tried for crimes against humanity. Aristide returned to Haiti from exile in 2011. He is currently being sued by account holders ruined in a government-endorsed cooperative scheme during his administration and some of those same street children he once allegedly championed.

Writing in a marriage of memoir and critique, Wilentz's true strength is in honestly documenting the Haiti that foreigners who visit there construct for themselves, concluding that, despite its image of misery, for the misfits, idealists, adventurers and opportunists that wash up on its shores, Haiti is "a welcoming, accepting place where you can be yourself."

A hard sell, perhaps, to those who know only the Haiti of violence and calamity, but a sentiment that rings very - almost painfully - true to those who have seen and been moved by one of the nation's many other faces. Farewell, Fred Voodoo shows us a few of them and hopefully will provoke readers to look still further.

Michael Deibert is the author of Notes from the Last Testament: The Struggle for Haiti (Seven Stories Press) and the forthcoming Democratic Republic of Congo: Between Hope and Despair (Zed Books).

Monday, January 14, 2013

Reporter depicts events surrounding Haiti earthquake

Reporter depicts events surrounding Haiti earthquake

By Michael Deibert

The Miami Herald

The Big Truck That Went By: How the World Came to Save Haiti and Left Behind a Disaster

Jonathan M. Katz, Palgrave Macmillan, 320 pages, $26.00

(Please read the original article here)

Jonathan M. Katz’s new book about the aftermath of Haiti’s devastating earthquake in 2010 is fascinating but frustrating. An Associated Press reporter who lived in the country for two years before the disaster, Katz brings an on-the-ground flavor to his depiction of events that is more vivid than those in the more ponderous tomes published in the wake of the calamity.

Katz’s description of the day of the earthquake — a day that could have killed him — is wrenching and terrifying, and his descriptions of the often-callous diplomacy in its aftermath are bitterly convincing. His minute dissection of the failure of most of the promised aid and the misdirection of much of what did arrive is a valuable contribution to understanding how the international community should respond to such crises in the future. Even more chilling is his account of the indifference and subsequent obfuscation of the United Nations mission in Haiti and the fact that its troops introduced a cholera epidemic to the country that killed at least 7,000 people.

But Katz’s sharp lens turns fuzzier when he writes about the Haitians themselves. Early on, he states that he relied on his fixer — a driver/translator/guide — “for everything” during his time in Haiti, and so the account we see is what that fixer showed him, not the account of a journalist venturing forth to immerse himself in the country on its own terms. That’s a pity; Katz is a talented writer, and surely he had interesting thoughts about the subject. His window into Haiti’s byzantine political culture also seems to come from a single source, a former government minister who cannot on his own puzzle out the entire riddle of Haiti’s venomous political landscape.

Katz’s desire to see straight lines where tortuous twists and turns lie means that he tends to oversimplify complex situations. This habit become most problematic when he tries to assess Haiti’s history before he got there. Puzzlingly, nowhere in The Big Truck That Went By does he mention one of the events that probably more than any other destroyed Haiti’s rural agriculture and accelerated the urban migration to the destined-to-be-wrecked capital: a U.S.- Canadian funded program that, in the 1980s, succeeded in destroying 1.2 million of the Kreyol pigs that formed the backbone of the peasant economy.

Legislative elections in 2000 that saw journalists and opposition politicians murdered and their homes and party headquarters burned down are said to have suffered from “alleged fraud.” The chronology of the late-2003/early-2004 armed rebellion that (along with massive street demonstrations) would eventually bring down the government of then-President Jean-Bertrand Aristide is also fudged, with Katz blaming the action on a “small band of well-armed rebels.” In fact, the movement began among a street gang of former loyalists in the northern city of Gonaives, incensed in their belief that Aristide had murdered their chieftain.

Even given Katz’s admirable doggedness as a journalist, there doesn’t seem to be a great deal of love for Haiti in this book. Not for its mist-shrouded mountains, its azure coastal waters, the seductive gingerbread architecture that still rears up unexpectedly in its provincial towns or — with the exception of his fixer and the story of an earthquake-displaced family he movingly chronicles — the Haitians themselves. The Haitians in fact seem to rather irritate Katz, constantly bending his ear with unwanted conversations to the point where he can “hardly ask for directions.” At one moment, he admits that, despite having lived in the country for almost three years, he had rarely “let his guard down” with Haitians, which translates into a lack of intimacy with and insight about the people at the heart of the story.

Katz is a writer of considerable talent, with an often mordant and memorable turn of phrase. Had he schooled himself more thoroughly in Haiti’s history and immersed himself to a greater extent among its people before setting pen to paper, he could have produced a knockout of a book. Despite its many virtues, ultimately The Big Truck That Went By represents another example of what Katz himself exposes so thoroughly of the international community’s involvement with Haiti: Something of a missed opportunity.


Michael Deibert is the author of Notes from the Last Testament: The Struggle for Haiti (Seven Stories Press) and the forthcoming Democratic Republic of Congo: Between Hope and Despair (Zed Books).

Saturday, January 12, 2013

Twa Grand Mapou

Magalie Marcelin (Kay Fanm), Myriam Merlet (Enfofam) and Anne Marie Coriolan (Solidarité Fanm Ayisyen). Se batay fanm k ap chanje kondisyon famn!